Mon profil de lectrice :
Je n'ai pas l'habitude de descendre des œuvres. Quand j'aime, j’encense. Quand je n'aime pas, généralement je passe à autre chose. Mais là, c'est trop !


Conditions d'achat du livre :
L'auteur m'a vendu son livre à l'occasion d'une rencontre en magasin. Je venais chercher une BD, il m'interpelle avec ce livre basé sur "les richesses intérieures de l'Homme, la nature, l'Amour... et fort du témoignage de toute sa vie !" J'aime son côté altruiste et bienveillant. Je suis friande de littératures du "mieux être" (Gounelle notamment) : j'achète.
Bizarreries : Il dédicace le livre, se félicitant d'avoir trouvé une belle formulation (qui en fait est présente tout au long du livre). Il demande à ce que nous fassions une photographie mais ne me prévient pas qu'elle sera sur Facebook.


Ma lecture :


Le début du livre est intéressant. Nous partons pour un voyage initiatique en pleine nature avec un adulescent et un vieillard qui échangent certaines pensées philosophiques sur le mieux-être. Je m'y retrouve, j'ai envie d'apprendre à leurs côtés.


Puis petit à petit le lecteur est dirigé vers un récit qui prône (tout doucement mais ouvrons un peu les yeux quand même !) une sorte de secte reprenant, de façon de plus en plus assumée, les codes de la religion Chrétienne. Quand on n'est pas prévenu, ça fait drôle.


La morale reprise dans le roman se positionne comme une solution à "La Perversion" et autres "Maux" qui rongent tous les être humains. (Oui oui, TOUS ! A la seule exception de nos 2 protagonistes et du groupe qu'ils ont entraîné dans leur sillage.)


Mais soyons rassurés : les 2 protagonistes et leur "groupe" parcourent les villes pour diffuser la bonne parole à coup de guitares et de flûtes et tous les habitants quittent alors leur quotidien de pêcheurs, revêtent un habit blanc et les suivent !


Le dégoût atteint son paroxysme lorsqu'un discours anti-avortement et homophobe est distillé (ni vu ni connu) dans les idées de l'adulescent, devenu l'élève bien accompli de son maître aux allures de gourou.


Bref l'auteur a une vision bien sombre des autres être humains (notamment ceux qui vivent dans les villes) et impose sa morale (bien douteuse) comme étant le seul salut de l'Humanité.


Par ailleurs, le récit qui englobe ces idées écœurantes montre peu de qualité au fil des pages. Dès le début, le manque de clarté dans le discours du vieillard nous perturbe. Celui-ci lance des phrases génériques, voulant tout et rien dire à la fois. Aucun développement ne suis l'affirmation lancée par le vieillard mais l'adulescent indique très vite avoir compris ; laissant le lecteur dans l'interrogation. La première fois on se sent stupide. La seconde fois on s'interroge vraiment sur le bon fonctionnement de ses neurones. La troisième fois on comprend la supercherie.


Le chemin bucolique entrepris par les deux protagonistes est assez court et manque ; je dirais, d'aspérités. Les arrêts permettent quelques descriptions immersives mais qui laissent sur sa faim. Très vite on retrouve cette intrigue étrange et dérangeante que première et quatrième de couverture ne laissaient pas imaginer :


la constitution non assumée d'un groupe aux allures de secte, la manifestation pacifique de ce groupe dans les "vilaines" villes atteintes du mal-être général que vit actuellement l'espèce humaine, l'ascension de ces humains vers la lumière (qu'on devine très vite être celle de Dieu.)


Je suis choquée par ce livre.
Peut-être l'ai-je lu de travers et suis-je dans l'erreur mais... je lis très souvent et suis loin d'être bête.
Enfin, il n'en reste pas moins que ce livre tient un discours déplaisant et hautain sur l'espèce Humaine... dans la joie et la bonne humeur !


L'auteur doit revoir sa vision de l'Amour, de l'altruisme, et de la vraie société Humaine telle qu'elle est en 2017.

LuciePica
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le 4 mai 2017

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Lucie Pica

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