Fiche technique

Auteurs :

Caroline Eliacheff, D. Soulez Lariviere
Genre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : Parution France : janvier 2007

Éditeur :

Albin Michel
ISBN : 9782226175144

Résumé : Alors que notre société prône le culte du gagnant, la figure de la victime en est arrivée à occuper celle du héros. La médiatisation des catastrophes a révélé que l'unanimité compassionnelle était en train de devenir l'ultime expression du lien social. Et les demandes de réparation auprès des psychiatres et des juristes sont sans fin. Jusqu'où irons-nous dans cette «victimisation» généralisée ?Caroline Eliacheff, psychanalyste, et Daniel Soûlez Larivière, avocat, croisent leurs expériences et leurs disciplines pour démonter et explorer ce courant qui a émergé dans les années 80 sur tous les fronts et se nourrit de l'idéal égalitaire et de l'individualisme démocratique. Ils dénoncent les dangers que nous fait courir ce primat du compassionnel et de l'émotionnel qui, parfois déjà, affecte l'intérêt des victimes et pourrait se retourner contre la société tout entière.Extrait du livre :Tous victimesIl paraît aller de soi aujourd'hui que les personnes ayant subi un préjudice sont des victimes. Mais ça n'a pas toujours été le cas ! Avant les années 80, on parlait peu «des» victimes. On différenciait aisément les dissidents politiquement opprimés des pays totalitaires, les classes laborieuses socialement opprimées, les victimes de catastrophes naturelles ou d'accidents. On pouvait lutter pour plus de justice sociale, compatir lorsque la victime était proche et avoir pitié de populations indifférenciées touchées par des causes lointaines.Le mot «victime» ne faisait partie ni du vocabulaire psychiatrique ni du vocabulaire psychanalytique. On utilisait un autre mot, «traumatisme», issu du vocabulaire savant (du grec trauma : blessure) et passé avec succès dans le langage commun avant d'être peu à peu délaissé. Comment est-on passé du «traumatisé» à la «victime»