Autrefois fidèle lecteur des romans des 17ème et 18ème siècle, j'ai été introduit dans l'univers des romans plus tardifs par Marcel Proust et Auguste Villiers de L'isle Adam. Intrigué par le thème de ces Diabolique, j'ai donc tout naturellement acheté le livre qui - je l'espérais - me donnerai entière satisfaction.
En effet, j'apprécie dans cette période la superposition des styles gothiques et surréalistes qui offrent aux romans une puissance évocatrice conjuguées à un romantisme un peu mystérieux. Diabolique ? Seulement de nom ?


J'avoue avoir lu ce livre de manière assez éparse d'un mois à l'autre dans le métro et non plus de la manière monolithique et compulsive que me permettait ma situation ancienne d'étudiant. Du coup, ma critique sera moins élaborée et plus axée sur des impressions de lecture assez superficielles et influencées plutôt par les dernière nouvelles de l'oeuvre.


Suivant une mode de la période, Barbey D'Aurevilly propose au lecteur non pas un roman mais une série de nouvelles liées par un thème commun (un peu comme les Contes Cruels de Villiers de l'Isle Adam), à savoir le "diabolisme" de femmes passionnées qui restera néanmoins assez soft, ce qui se comprend du fait de l'époque et du nom du personnage (quand on est un mec de bonne famille, ça reste...désolé !), et ce malgré les multiples arguments qu'oppose l'auteur dans sa préface pour se prémunir de telles critiques. Ce n'était pas nécessaire, évidemment l'intérêt est ailleurs que dans le trash !


Ce n'est peut-être pas très flatteur de prime abord pour le livre mais de façon assez comique, les titres des nouvelles et le contenu m'ont rappelé les téléfilms qui passent sur TF1 juste après les Feux de l'Amour, des histoires de femmes trahies voire folles. Je garde cette comparaison dans ces aspects positifs, à savoir l'addiction procurée par ces films du fait du côté charnel conjugué à un suspense un peu artificiel entretenu par une dilution de la scène d'exposition.


Car oui, ces Diaboliques adoptent à chaque nouvelle une forme très spécifique qui - si elle devient un peu lassant à la longue - tient le lecteur en haleine et a le mérite de bien creuser les tenants et aboutissants, rarement manichéens (cette dualité morale est la plus clairement exprimée dans la dernière nouvelle) du roman tout en préservant l'effet "pétard mouillé" voulu par l'auteur. En effet, si l'exposé est toujours très long, la conclusion s'avère presque toujours floue et frustrante. L'auteur utilise souvent d'ailleurs le champ lexical du secret ("Sphinx", etc.).


Le livre est aussi teinté d'une tonalité sexuelle qui apporte un certain piquant à l'histoire, même si encore une fois le tout est assez sage (on sent que l'auteur n'est pas un vrai "rebelle" non plus).


D'un point de vue littéraire, le style est plutôt précis et maîtrisé avec des accents nostalgiques. Même si je ne suis pas un grand amateur de la tendance de l'époque à la mise en scène visuelle par l'écriture assez "spectaculaire" par rapport à un jeu sur la langue en retrait, force est de constater que le style est efficace même s'il n'atteint pas le piquant de Villiers de l'Isle Adam.


Globalement, ce livre est donc une bonne oeuvre qui a le mérite de montrer de lanière exagérée (et donc allégoriques) les différentes passions des femmes et là où elles peuvent les mener derrière les apparences dorées (mais chiantes...) de la bienséance sociale et du milieu mondain.
Ainsi, sans présenter vriament des femmes "diaboliques", Barber d'Aurevilly arrive à un meilleur résultat : à nous montrer les contraduction humaines, surtout ssous l'effet de la passion, sur deux référentiels, celui de la folie (la "Diabolique" de la nouvelle) et des autres (des hommes "sains").


Plutôt pas mal donc bien qu'assez répétitif à la longue.

Foulcher
8
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le 9 août 2016

Critique lue 461 fois

Foulcher

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