Aucune critique négative sur un tel film ? Il doit y avoir une erreur, ce n'est pas possible...heureusement, la nature a horreur du vide et je suis là pour le combler. Commençons sans détour : ce film est un ratage complet ; ratage non pas parce qu'il est foncièrement catastrophique mais surtout parce qu'il ressemble à tous les autres films d'action édulcorés et niaiseux de la nouvelle génération en ayant de "Fast and Furious" que le nom.


Sur ce dernier point à la rigueur, le film n'a pas été annoncé comme un épisode principal mais quand même...les cylindrées ont certes pratiquement disparu de la série thématiquement mais on passait quand même pas mal du temps sur le route et surtout le film était vraiment du blockbuster d'action à l'ancienne. Or, dans ce Fast & Furious Hobbs et Shaw, on a davantage l'impression 'être en face d'un Transformers/Bumblebee avec son "méchant" cybernétiquement modifié et surtout son emballage consensuel niaiseux et forcé terminant sur le traditionnel "pouvoir du cœur" (de l'amour quoi) des humains par rapport aux monstres/aliens/machines, etc. (vous connaissez).
Ainsi, délaissant le cinéma de "bonhommes" (qui ne semble malheureusement plus exister), cet épisode se noie dans une espèce d'humour gentillet forcé qui est censé séduire le public qui n'assume pas de voir de l'action débilitante. Or, paradoxalement, ce "second degré" ultra forcé et très simplet rend ce genre de production encore plus crétine et pathétique qu'elle ne le serait si elle se contentait d'assumer ce qu'elle était parce que par ce processus même il binarise la pensée et justifie la fermeture d'esprit, faisant de cette production une daube pure et simple.


Alors bien sûr, l'humour est "rigolo"...mais tout en fait est dans ce "rigolo". "Rigolo", c'est un peu l'humour pour enfants qui ne sort d'aucun cadre, qui est "mignon", un autre mot qui n'a rien à faire ici. Pourtant, le film aligne le langage fleuri, mais il s'agit encore là de forme et pas de fond : Shaw est devenu un "gentil méchant" tout inoffensif qui s'envoie des vannes de cour de récréation avec son porte musclé qui perd lui aussi le semblent de personnalité qu'il avait encore. Bref, là où un bon nanar est "délirant", ce film est "rigolo", volant au spectateur le privilège de se créer lui-même son propre délire pour lui refourguer en échange un humour tiède et déjà vu.
En fait d'ailleurs c'est un peu ça le problème de la nouvelle génération de films consensuels et niaiseux : ils font faux, inhumains. Comprenez : on peut afficher du n'importe quoi à l'écran, remonter dans le temps, survivre d'une chute de 50 étages tout en gardant une part de crédibilité dans les personnages. Ici, on se retrouve en face des messieurs proprets 1 et 2.


En termes de construction, le film sombre définitivement à l'arrivée à Samoa alors qu'il était un peu encourageant jusqu'au combat dans la tour de la CIA. A partir de là, on sombre dans la niaiserie la plus totale, le cinéma qui enchaîne les situations "mignonnes" et "rigolotes" : la maman qui menace ses gros musclés de fils d'une tong, les clins d'oeil à la culture populaire extrêmement appuyés pour remplir le film mais qui sont hors sujet, etc.


Une grosse déception (attendue) donc que ce Fast & Furious : Hobbs & Shaw, produit dérivé d'une franchise qui était une des dernières représentantes du vrai cinéma d'action sombrant dans le moule des daubes qui se tirent une balle dans le pied elles-mêmes en se justifiant d'exister par un second degré niaiseux qui sonne faux pour satisfaire monsieur crétin qui cherche les incohérences dans des blockbusters délirants (celle là j'avais envie de la caser :)). En espérant que le 9 soit un tant soit peu supérieur à ce truc et qu'on retrouve des personnages qui ont un tant soit peu de charisme au lieu d'être des tapis du climat de merde ambiant.

Foulcher
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le 6 août 2019

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Foulcher

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