Pour tous ses lecteurs, Michael Connelly, c'est d'abord le "metteur en scène" de Harry Bosch, le flic cabossé qui est désormais l'homme des Cold Cases, ces affaires mortes et enterrées dont il s'acharne à trouver les coupables. Il y a bien Mickey Haller - Avocat de la défense dans des affaires criminelles et demi-frère de Bosch - mais le personnage a un côté moins "romantique" si l'on ose dire et ses aventures donnent en général des livres moins riches en soubresauts et intensité car davantage axés sur les scènes de prétoire. C'est ce que l'on se dit pendant une grande partie de Les Dieux du verdict. On se perdrait même dans les circonvolutions de l'enquête préalable au procès. Mais dès que celui-ci commence, Connelly nous a déjà ferrés et dans le grand théâtre du tribunal, la Défense et l'Accusation vont se rendre coup pour coup tandis que l'auteur alterne le show et l'effroi avec une maestria sans pareil. Cela a l'air facile comme cela, mais tout est pesé et composé pour que le lecteur suive les débats avec passion, comme s'il était présent dans la salle d'audience. L'intrigue est pourtant bien complexe et implique jusqu'aux cartels mexicains mais Connelly explique les tenants et aboutissants de l'affaire avec le plus de clarté possible et, surtout, nous implique au point de se sentir membre de l'équipe de Haller, rhéteur hors pair, aux méthodes pas toujours très orthodoxes mais efficaces. "Mickey Mouth" n'est pas plus irréprochable que Bosch et sa vie privée est une catastrophe mais ce sont ses failles et son extrême détermination qui finissent par en faire une personne attachante. Michael Connelly n'écrira peut-être jamais plus un livre aussi époustouflant que Le poète mais son savoir-faire dans le domaine du thriller fait encore mouche cette fois-ci.

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le 4 janv. 2017

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