Les Écureuils de Central Park sont tristes le lundi par Jocaste

Cette critique est dédiée à ceux qui ont terminé la trilogie ou qui ne la liront jamais. Ou qui la liront après.
Elle avait déjà emballé avec ses Yeux jaunes du crocodile et conquis avec La Valse lente des tortues. C'était une mini-révolution, c'était, disons, 40% d'un nouvel Harry Potter pour Noël, c'était une frénésie, la place aux caisses Fnac et le compagnon des utilisateurs de la ligne D. C'était devenu presque un jeu, deviner quel tome celle d'à côté lisait –forcément un Pancol, Millénium étant déjà rangé depuis longtemps sur l'étagère- rien qu'en survolant les lignes. Survoler parce que c'est insupportable quand un voisin de métro lit par-dessus votre épaule.
C'était avec un petit sourire qu'on entrevoyait le prénom de Florine, qu'on frôlait Gary Wald et caressait du regard Josiane, encore secrétaire. Bref, on aimait cette ambiance joyeuse et légère, on imaginait aisément les odeurs dans la cuisine de Shirley, on comprenait Joséphine et ses hésitations. On admirait Hortense et son caractère, on soupirait en souriant oh, elle exagère tout de même ! En espérant secrètement qu'on n'était pas aussi insolente au même âge. On avait hâte que Gary et elle se trouvent enfin, que Joséphine ouvre les yeux sur les faux jumeaux et que Shirley remercie une bonne fois pour toute l'homme en noir. Il y avait quelque chose d'excitant dans ces aller-retour Londres-Paris en Eurostar, de dangereux avec Iris et ses deux grands lacs à la place des yeux, de plaisant avec le baiser à la dinde. On penchait doucement la tête en lisant Zoé, oui oui elle est jeune, c'est de son âge. On réprimandait Antoine, mais pas trop fort car après tout...
Après tout, il devait bien s'emmerder le pauvre homme. On notait discrètement quelques passages un peu limites comparés au reste, mais on continuait sans broncher parce que les autres histoires nous plaisait bien. On soulignait oui, bon, elle parle aux étoiles, ça fait un peu cruche mais si c'est son trip... Son trip, à Joséphine, on le découvre au fil des pages, au fil des tomes, c'est d'être un peu niaisasse finalement. D'accord, certaines femmes vous diront qu'elles se sont retrouvées en elle, qu'elle est vraie et bien courageuse pour affronter une vie de mère célibataire à 40 ans bien sonnés. Oui, peut-être mais entre nous, ça lui a appris la vie (il était peut-être temps) et puis sans ça y'aurait pas d'histoire. Sa façon d'être molle et rougissante m'agace, elle balbutie, s'accroche à la vie, glisse, s'y reprends à plusieurs fois. Et d'autre part c'est exactement cette facette qui en fait un personnage intéressant, peu commun car ce n'est pas l'antihéros par excellence, c'est quelqu'un. C'est quelqu'un qu'on pourrait croiser tous les jours, ta mère, la boulangère. Oui, elle est vrai mais ça n'enlève rien à sa mollesse, on est d'accord. Philippe, elle aurait encore pu l'attendre un an ou deux à l'allure où ça allait.
Sans parler de Joséphine qui a pu me faire hurler mais elle va se secouer cette grognasse ! J'ai relevé quelques tout petits détaillounets de rien du tout qui m'ont légèrement froissée. En ouvrant Les écureuils de Centra Park sont tristes le lundi, on a un peu oublié les histoires annexes des autres tomes (alias Josiane et Marcel Grobz par exemple). Le titre nous plait bien, on a envie de découvrir ce qui se cache derrière, comme un Vargas. Et là.
Qu'est-il arrivé dans la vie de KP, une naissance, Noël tous les mois ou peut-être pleut-il des guimauves sur sa maison ? Toujours est-il qu'elle nous a pété une durite et ouvert à toute berzingue les portes du HappyEnd, de ChantillyPower et des larmes de bonheur plein les yeux. Junior qui incarne un grand savant, qui parle et argumente à 1 an. Zoé reste figée, elle ne grandit pas, jamais. Philippe, c'est l'Abbé Pierre, il reçoit une SDF sans se poser de question, allez, viens à la maison et on se f'ra du pop corn ! Joséphine avec ses petits cailloux, ça aurait pu être romantique, mais le fait qu'elle nous le rabâche à longueur de temps, ça lasse un tout petit peu. Trop de bouleversements attendus, on sait ce qui va se passer, pas de surprise. J'ai fait une pause de 4 mois avant de le terminer et de mettre ma rancœur de côté.
Sinon, c'était sympa. A lire si on a lu les deux autres, ou si on s'ennuie ferme.
Jocaste
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le 16 févr. 2012

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