En contradiction
Très bon essai de Glucksman, qui analyse les maux de nos sociétés qui dérivent doucement vers l'individualisme et l'extrème droite. Les politiques libérales de ses dernières décennies n'y sont pas...
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le 29 mars 2019
J'apprécie beaucoup Raphaël Glucksmann, sa personnalité, ses idées, proposant une alternative très séduisante au cirque politico-médiatique constant. Au point d'en acheter son livre, moi qui ne lis JAMAIS d'essai. J'ai compris pourquoi dès les premières pages. Le problème n'est pas d'adhérer au propos : à de rares exceptions, je suis globalement très en phase avec ce qui est écrit, convaincu du bien-fondé de ce « nouveau contrat social » soutenu par le beau Raphaël. C'est juste que c'est... assez chiant. J'ai vraiment pu me rendre compte à quel point ce genre d'ouvrages est écrit pour peu de personnes, tant l'aborder reste assez complexe, avec nombre de références, notamment historiques, pas toujours évidentes à saisir.
Après, dans sa logique, c'est pertinent, cohérent, ne se contentant pas de se plaindre pendant plus de 200 pages. Glucksmann propose de vraies alternatives, et même si, à quelques exceptions, cela manque singulièrement de données chiffrées, les enjeux qu'ils invoquent sont suffisamment capitaux pour que cela soit relégué au second plan. D'ailleurs, dans la dernière partie, consacrée à l'écologie, je me suis un peu réveillé. Lorsque l'auteur parle de lui, ce qui est malheureusement rare, j'ai apprécié, ce qui est assez paradoxal puisqu'il défend justement une société devant retrouver le sens de la collectivité aux dépens de l'individualisme.
Même si j'ai appris des choses, notamment sur la vision du brillant Machiavel, je me suis pas mal ennuyé, pressé d'en finir afin de passer à autre chose. Le pire, c'est que je ne peux même pas écrire que « Les Enfants du vide » tourne en rond, se répète (légèrement, quand même) : une fois encore, ça se tient. Maintenant, niveau plaisir, c'est plus que limité. Je m'attendais à autre chose : les mêmes solutions, les mêmes idées, mais écrites de façon nettement plus abordables, le « pensum » n'étant jamais très loin. L'ami Raphaël savait d'ailleurs clairement que l'auditoire serait infiniment moins important qu'à ses passages télés, autrement plus accessibles à tous. Pour ce qui y est défendu, l'intelligence et la culture du bonhomme, à la rigueur. Sachez simplement à quoi vous attendre : vous voilà prévenus.
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le 5 janv. 2019
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le 29 mars 2019
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