Quel plaisir de lire cette œuvre drôle et entraînante. Un suspens qui prend fin à l'ultime scène, des quiproquos amusants, et surtout un renversement burlesque de la place de l'homme et de la femme au sein du foyer, où l'une décide tout, tandis que l'autre obéis sagement malgré ses dires... Quelle modernité !
Si je connaissais mieux Molière, je pourrais peut-être ne voir dans cette rivalité entre intellectuels et les autres qu'une situation comique où les ignorants finissent via un stratagème malicieux à rabattre leurs caquets aux savants pédants. Il fallait sans doute bien plaire à la Cour qui ne faisait probablement pas parti de ces derniers, après tout !
Mais par ailleurs, cette lecture a fait appel en moi à ce dilemme récurrent auquel je suis confronté à chaque œuvre culturelle qu'il m'est donné de rencontrer : Intellect ou passion ? Raison ou sentiment ? Ou plus simplement : comment oser noter 8 sur Senscritique un Captain America 2 qui m'a beaucoup plu lorsque je ne mettrais dans le même temps que 3 au terriblement soporifique Ruban Blanc de M. Haneke qui a pourtant eu la palme de Cannes ? Je suppose que vous aussi, lecteur, devez être souvent confrontés à cet équilibre, ce dosage entre sentiment et raison, lorsque vous devez noter une œuvre. Et c'est à ce débat intemporel que m'a fait appel la scène d'introduction de ces Femmes Savantes.
Tout ceci saupoudré d'alexandrins, un vrai régal !