Les Femmes savantes
6.9
Les Femmes savantes

livre de Molière (1672)

Pas la meilleure pièce de Molière, mais ça passe

Les Femmes savantes, c’est l’histoire de Henriette, amoureuse de Clitandre (oui, il y a des prénoms qui valent leur pesant de cacahuètes dans cette pièce) mais que la mère souhaite marier à Trissotin, un pédant qui étale sa science malgré son peu de connaissances. Hé oui, comme dit l’adage, la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale, mais malgré cela il fait parfaitement illusion auprès de Philaminte (la mère) ainsi qu’une de ses filles et sa belle-sœur. Les trois femmes sont supposément « savantes », aiment à écouter le futur époux déclamer des vers plats comme une limande et sont en pâmoison dès que le joli cœur ouvre la bouche. Elles sont l’archétype des petites dindes qui rient pour un rien et sont prétentieuses au possible.


Là est ce que veut critiquer Molière, mais je trouve que c’est un peu à double-tranchant, puisque l’on peut également comprendre qu’il ne sert à rien d’éduquer les femmes. Cependant, les autres personnages de la pièce viennent à mon sens contrebalancer cette idée. Celui qui porte au plus haut cette idée est Chrysale, le père de Henriette, qui ne se laisse pas impressionner par la pseudo-science de Trissotin et ne veut pas de lui comme gendre. Ce personnage est très intéressant, parce qu’il critique cette sorte de culture qu’étalent notamment sa femme et le fameux Trissotin. J’ai adoré la scène où il fait tout pour que sa femme ne renvoie pas la bonne s’exprimant sans fioritures, parce que, pour lui, savoir faire un bon potage est plus important que de déclamer de belles phrases. De nouveau, le message n’est selon moi pas totalement clair, parce qu’il énonce que l’éducation n’est pas nécessaire, mais, dans le cas présent, il fait ça pour sauver la bonne et par ses phrases lui fait de belles louanges. Je penche du coup pour la deuxième option et en suivant cette optique, j’ai bien aimé ce personnage.


Par contre dans l’ensemble, la pièce n’est vraiment pas des plus intéressantes, on comprend assez vite comment vont finir les choses et je me suis ennuyée à mourir pendant quelques passages de présentation de « belle science ».


Pour choisir une expression des plus terre-à-terre, cette pièce ne casse pas trois pattes à un canard.

Jacana
5
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le 27 août 2016

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Jacana

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