J'ai retrouvé ce Philippe Besson dans le lot que j'avais acheté à l'époque où j'avais découvert cet auteur, à l'occasion d'une réorganisation de ma bibliothèque. Il ne me reste plus que deux romans, de mémoire, pour avoir lu l'essentiel de ses publications. Trois, peut-être. Pourtant, Les jours fragiles n'avaient jamais été prioritaires, et en lisant le quatrième de couverture, je perdais un peu de l'excitation que j'avais eue à l'idée de lire un Philippe Besson. Remotivé par la finesse de l'ouvrage, je me suis finalement plongé dans Les jours fragiles.

Je crois que, pour être honnête, c'est un bon bouquin, un travail difficile, mais qui pourtant m'a déçu. Tout est probablement question d'attente et de déception ("attente et déception" ça sonnerait presque comme un titre d'Amélie Nothomb ou de Michel Houellebecq) avec ce bouquin. J'avais les attentes d'un pédé romantique qui aime découvrir cette plume sensible au fil des pages, je voulais une belle histoire d'amour qui m'arracherait une larme, me plongerait dans une mélancolie romantique que j'affectionne tant, et me pousserait à écrire une critique enjouée, et à conseiller le titre à qui voulait l'entendre.

Ce que j'ai lu, en lieu de place, c'est une partie de l'histoire d'Arthur Rimbaud, racontée par sa soeur Isabelle. C'est un travail délicat, mais pour autant, qui n'a pas su me passionner. A partir d'une biographique de Rimbaud de Jacques Lefrère, qui l'a inspiré, Philippe Besson décide de romancer les derniers jours de Rimbaud, quand la maladie le fait rentrer d'Afrique afin qu'on le soigne à Marseille, pour finalement l'amputer. Isabelle, sa soeur, y raconte dans son journal intime le retour de son frère à la maison familiale, avec cette mère froide qui ne lui adresse que le minimum d'empathie. Elle y couche son désarroi pour ce frère qu'elle n'a jamais compris, dont les emportements, le besoin de partir et les amours clandestines l'ont éloigné de la maison à jamais. On y suit, pas à pas, le parcours d'un homme qui se meurt, qui plonge dans la folie sirupeuse de la morphine, dans cette attente de la mort, où tout se mélange, espoirs et souvenirs, pour ne plus former qu'un être effrayant.
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le 26 sept. 2010

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Brice B

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