Il est des monstres dont on apprend à déjouer les attaques, ceux qui se cachent sous les lits, ceux qui nous guettent au fond des bois, ceux qui se déguisent en petit chaperon rouge pour dévorer les mères-grand...
Il est des monstres dont on apprend l'existence et qui nous feront frémir jusqu'à la fin de nos jours, ceux dont on refuse la rencontre, ceux qui se tapissent aux détours des rues munis d'un grand couteau et ceux qui se terrent dans votre entourage munis de mensonges et de belles paroles, ceux qui brandissent de belles valeurs et s'assoient dessus dès qu'ils peuvent vous crever le coeur...
Il est un nouveau genre de monstres ici, de ceux qui se cachent du monde extérieur qu'ils redoutent, de ceux que les humains haïssent, de ceux qui sont nommés ainsi car on ne sait comment les qualifier.
Et derrière tous ces monstres se cache LE monstre suprême, celui dont on vomit le nom, celui qui lorsque vous croisez sa route vous détruit à jamais. Ces monstres m'ont remué l'âme, les tripes et le cerveau.
Jusqu'à la dernière ligne j'ai eu peur de découvrir plus, de savoir plus, de voir plus et de sombrer avec ce bestiaire incroyable que sont humains et monstres mélangés.Dans ce roman s'entremêlent le récit déchirant de réalisme de l'un de ces petits monstres et des extraits des contes écrits pour eux par leur "protecteur".
Le récit de la petite est édifiant, Maud Mayeras a su choisir chaque mot pour retranscrire ce langage qui nous est étranger à nous adultes humains et nous livrer de manière crue cette histoire qui tutoie l'horreur et la folie.Les textes du père nous apprennent tellement sur la manipulation, la peur, le lavage de cerveau que soudain les écrits de Bruno Bettelheim me sont revenus en tête et que j'ai hurlé que ces contes de fées peuvent détruire à jamais, pervertir à jamais, modeler un cerveau et le pourrir jusqu'à le rendre plus dangereux que la plus dangereuse des bêtes.
J'ai aimé ces monstres, j'ai pleuré pour eux. J'ai voulu la mort de certains d'entre eux et j'ai pleuré quand j'ai compris que ceux-ci existent. Je remercie infiniment Maud Mayeras pour ce roman autant dérangeant qu'addictif.

ValerieDufourd
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le 28 févr. 2021

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Valerie Dufourd

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