Epicène mais les femmes dominent quand même

Ce livre est un peu tombé par hasard entre mains, mais je n'ai pas été déçue. Encore une fois, Amélie Nothomb a su me convaincre par sa plume poétique, qui coule comme de l'encre et qui semble couler de source.

Le livre parle de la rencontre entre Claude et Dominique, Dominique et Claude. Pour lui, il est évident qu'ils ont une histoire à écrire. Pour elle, elle se demande ce qu'un homme comme lui peut bien vouloir. Le fruit de leur histoire va donner Epicène, une jeune fille pleine de caractère.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce roman, c'est la possibilité d'entre les deux voix féminines de ce roman : Dominique et Epicène. L'une est sensible et déboussolée, l'autre est forte et sait ce qu'elle doit faire.

Il ne s'agit pas seulement d'une histoire d'une femme qui rencontre un homme, mais surtout du pouvoir d'une relation mère-fille. En effet, on constate l'amour que porte la mère de son enfant par l'inquiétude qui la consume lorsque qu'elle voit que sa fille se referme comme une coquille et ne veut parler à personne. Mais cela n'est pas à sens unique : lorsque l'on pénètre dans les pensées d'Epicène, on voit la haine qu'elle a envers son père à cause de la manière dont il traite sa mère. Elle évoque même, qu'un jour, elle le tuera, et que sa mère et elle pourront enfin vivre dans le bonheur. C'est ça qui m'a touché, peut-être par ce que ce roman fait étrangement écho avec ma propre histoire et la proximité que j'ai ressenti avec Epicène.

Ce livre se lit d'une traite, comme lorsque l'on mange un dessert épique. Ce livre faut la peine d'être lu, malgré sa petite moyenne SensCritique.