Paris n’est plus la ville lumière d’antan, dévorée de l’intérieur par un terrible virus dont on ne connait pour l’instant pas grand-chose. Elle est devenue une cité murée, enfermée autour d’un immense clôture dont les limites sont le boulevard périphérique, et du haut de laquelle des snipers écartent tout danger cherchant à s’échapper vers l’extérieur… À l’intérieur ? Des survivants, surtout des jeunes garçons et des jeunes filles, pas encore « infectés », et surtout des monstres, résultat de l’infection qui se propage: goules, vampires et loups-garous. Et des Veilleurs, dont le rôle d’observateurs intra-muros va bien au-delà de la simple surveillance, ils sont là aussi pour tenter d’interagir avec les créatures… Au milieu de ce cauchemar, quelques personnages se détachent, dont une jeune fille, Marie, enceinte. Serait-elle la première femme à accoucher d’un être hybride?
Lorsqu’on découvre la biographie de Jean-Luc Bizien, on mesure à quel point l’homme est éclectique. Polar/thriller, fantastique, littérature pour enfants…Jusqu’au jeu de rôle Hurlements, qui explique peut-être ce roman et ces créatures. La couverture le qualifie de roman young adult, mais il ne faut surtout pas s’arrêter à ce terme, nous sommes en présence d’un vrai thriller fantastique sans aucun temps mort. Le décor? Paris, mais un Paris revu façon John Carpenter dans New York 1997 et Len Wiseman dans Underwrold. Les protagonistes sont très nombreux, mais fouillés, chacun ayant droit à des chapitres récurrents, même si on sent chez l’auteur une préférence, une sensibilité et une grande tendresse pour certains d’entre eux, dont la petite Marie et sa grossesse à risque.
Mais « les Veilleurs «  ne se limite pas à son aspect de formidable Thriller. Si j’ai eu parfois l’impression de me retrouver dans l’époque bénie de la Hammer Films, ou de quelques longs métrages cultes pour moi comme Wolfen, c’est aussi une forme de plaidoyer sur la destruction la société, sur ses errements économiques, et sur toutes formes d’intolérance que les « bien-pensants » actuels estiment justes, je pense en particulier à l’homosexualité d’un des personnages clés du roman.
L’auteur conclut ses 385 pages par un cliffhanger attendu depuis un moment, qui laisse présager d’une suite encore plus prenante que ce premier opus. Un livre de monstres, certes, mais surtout un récit sans aucun temps mort que je recommande plus que fortement!

MichaelFenris
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le 11 janv. 2019

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