Ethan Muller a 33 ans. Il travaille dans l’art et raconte son histoire même s’il ne connait pas toute la vérité.


L’action se passe à New York.


Ethan n’a pas de bonnes relations avec son père. Sa mère est décédée alors qu’il était enfant.


Il doit voir des dessins dont l’auteur a disparu. Il décide de l’exposer. L’exposition est un véritable succès. Il apprend que les dessins représentent des visages d’enfants disparus. Est-ce que l’auteur est vraiment un assassin ?


Au moment de la sortie de ce roman, j’avais lu énormément de critiques en disant beaucoup de bien et me donnant envie de le lire. Mais, voilà, j’ai attendu et j’avais pu lire Jusqu’à la folie et Beau Parleur. Si vous retrouvez mes critiques sur ce blog, vous pourrez lire que je n’ai pas du tout apprécié Jusqu’à la folie mais que Beau Parleur m’a réconcilié avec l’auteur. Je pense qu’il vaut mieux lire, en premier, un auteur dont on n’apprécie pas un titre et d’autres titres qui nous plaisent réellement car Les visages font partie de ceux-là. Ouf, Jesse Kellerman est bon et sacrément bon, même si je ne donnerai pas une note maximale à ce roman.


Les Visages sont plus psychologiques qu’un roman policier ou un thriller même s’il y a une enquête. L’auteur situe son roman dans le monde de l’art. La personnalité de Nathan, qui est le héros et le narrateur de ce roman, nous en apprend énormément sur le métier de marchand d’art. Nathan semble avoir une personnalité complexe car il ne s’est pas encore trouvé. Il fonctionne par cycles de cinq ans. La mort de sa mère a été le déclencheur car il a été peu soutenu par son père. D’ailleurs l’histoire de ce dernier émaille de nombreux chapitres, des Interludes, de ce roman et surtout l’histoire de la famille Muller. Serait-on conditionné par l’histoire personnelle de nos parents, notre éducation ? Soit on veut s’en défaire et ne pas reproduire leurs erreurs lorsque l’on devient adultes mais il semblerait que l’héritage familial et les personnalités parentales reprennent le dessus à un moment ou un autre.


Pourquoi le père de Nathan a permis que son fils récupère ces fameux dessins ? Pourquoi veut-il ensuite les racheter lorsque l’exposition est un succès ? L’auteur ne répond pas franchement à la question. Le lecteur peut donc s’interroger. D’ailleurs, c’est le lendemain après avoir lu ce roman que ces questions me trottent dans la tête. Je ne pense pas qu’il savait ce que tout cela allait impliquer, à savoir révéler des meurtres de jeunes enfants, des viols de nombreuses années plus tôt.


L’art = génie = souffrance. Nathan veut que Victor reste flou. Mais au fur et à mesure, il veut s’en approcher et tenter de démontrer qu’il n’est pas un assassin. Nathan veut toucher au plus près le génie de Victor et éventuellement sa souffrance. Il ne veut pas que Victor devienne réel, qu’il prenne trop d’ampleur car les sentiments entreront en ligne de compte. Ethan a été subjugué. Jesse Kellerman nous démontre comment. Pour cela, il mettra entre parenthèse ses activités à la galerie, deviendra assez proche d’un ancien enquêteur et à sa mort, Nathan convaincra la fille de celui-ci de l’aider. Pourtant la partie n’est pas gagnée entre eux. L’action se situe après 2001 et le fameux attentat contre les Twin Towers auquel l’auteur fait référence puisque la jeune femme était amoureuse d’un pompier, mort dans l’exercice de ses fonctions et que les restes sont toujours à l’étude. Donc, relancer des recherches sur des éléments datant de nombreuses années n’est pas prioritaire.


Dès le départ, Jesse Kellerman décrie Victor comme une personne détraquée, peignant la souffrance, asocial dont les voisins ont chacun une vision différente. Victor se fond dans le décor. Personne n’est capable de le décrire précisément. Il fait donc un coupable idéal pour tout roman policier.


En alternant l’histoire racontée par Ethan et l’histoire des Muller, depuis l’arrivée en Amérique de celui qui est à l’origine de la fortune, Jesse Kellerman nous entraîne vers pas mal de questionnements. Malheureusement pour moi, j’ai tenté de trouver moi-même la vérité et je n’ai pas réussi. Jesse Kellerman combine à merveille la psychologie torturée de ses personnages. Il nous rend addict à son style. Il maîtrise à merveille l’art de conter une histoire combinée à des informations techniques, à un sentiment de froid grâce aux paysages, aux lieux décrits, aux personnalités de certains.

Angélita
7
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le 4 août 2015

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Angélita

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