Les majorettes... raconte un repas de famille en apparence ordinaire mais qui recèle de profonds malaises.
[...]
C'est le premier roman de François Szabowski, paru chez les excellentes éditions Aux Forges de Vulcain, et il est pour le moins déconcertant. Dans la littérature ordinaire, les histoires ont un début et une fin et toutes les questions trouvent leurs réponses sans trop de zones d’ombre… mais pas ici.

Les majorettes… est composé d’une myriade de petits éléments qui, mis bout à bout, composent l’ambiance et les relations dans la famille. Derrière ce repas à l’apparence commune, un malaise grandit, supporté par tous les personnages. Il suffit d’un instant d’inattention et hop ! vous n’aurez senti que l’étrangeté de la scène, et vous serez passé à côté de ce qui est essentiel au roman (qu’il convient de ne pas dévoiler).

Au fil du roman, le lecteur évolue successivement dans les pensées des personnages, et en tant que telles, les pensées divaguent, font des blocages, se déroulent presque en temps réel avec pêle-mêle hallucinations, obsessions et pragmatisme du quotidien. On ressent également la distanciation du narrateur avec ses personnages ainsi que la relation morbide au corps, à la fois captivante et dérangeante, parce que les détails du corps humain, les bourrelets, les rides, ou les plaquettes de chocolat, en disent long sur le caractère des personnages.

Pourtant, dans les méandres des pensées, la dilatation du temps est extrême et vraiment lassante. Les descriptions des gestes et des attitudes au millimètre près agacent à la longue. La structure est aussi inégale, incluant des minis-chapitres difficiles à situer dans le cadre général. Le texte s’essouffle, l’ensemble est lourd et ennuyeux. Tout comme les personnages en proie à leurs malaises (mais ne spoilons pas), le lecteur est pris dans une boucle temporelle immuable. Les majorettes... est tout de même un livre difficile à appréhender, qui exige une lecture à plusieurs niveaux, mais qui montre combien l’auteur est déjà maître de son premier roman.

L'article entier sur Bibliolingus :
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le 26 juin 2014

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