L'Italie, le pays de la commedia dell'arte. Une tradition dans laquelle l'évolution récente du pays s'inscrit à plein. Les grandes figures - politiques, économiques, religieuses... - se débattent et laissent le sentiment de n'être dans le fond que de vulgaires marionnettes. Qui tire les ficelles ? La mafia, la corruption généralisée, l'économie souterraine. Bienvenue en Italie. Non, le pays n'a pas changé ces 35 dernières années (depuis l'assassinat d'Aldo Moro, ancien Président du Conseil Démocrate-Chrétien) semble nous dire l'auteur des Nouveaux monstres. Le visage des monstres est "nouveau" mais la réalité demeure intangible, inchangée.
A travers la correspondance entre Aria, jeune journaliste plutôt idéaliste et don Saverio, son oncle, jésuite dans tous les sens du terme, c'est l'Italie qu'on donne à voir. L'Italie dans sa réalité crue : l'Italie qui va bien, l'Italie qui va mal, l'Italie qui donne l'impression d'aller bien alors qu'elle va mal, l'Italie de la comédie, l'Italie de la commedia dell'arte on vous dit.
L'Italie, pays mafieux, j'en avais bien entendu parler, je croyais savoir. J'ai vu Nos Meilleures années, j'ai lu Roberto Saviano. C'est le même pays qu'on décrit, les mêmes travers, mais les facettes et points de vue se multiplient, et le décryptage des arcanes mafieuses par Simonetta Greggio est édifiant.
Précipitez-vous sur les Nouveaux monstres, c'est passionnant.