Fiche technique

Auteur :

Chantal Chawaf
Genre : RomanDate de publication (pays d'origine) : Parution France : août 2008

Éditeur :

Des Femmes
ISBN : 9782721005892

Résumé : «On était travaillées comme le sol rugueux d'écorce de grains, on était riches comme lui, de la concentration de foin, de tubercules, de racines, on marchait à grandes enjambées sur les chaumes pâturés par les moutons ; () on se réappropriait les rivières, on jouait, on courait à perdre haleine dans les ondulations du terrain (). On pressentait que les vacances finiraient, que notre existence de vagabondes serait sanctionnée, on jouissait d'un faux répit. C'était un sursis. On se doutait que la mort, la folie, la solitude, le suicide nous coursaient. Mais on ne voulait rien prévoir, on voulait seulement se sentir vivantes»C. C.Depuis sa première fiction, Rétable, la Rêverie (Des femmes, 1974), Chantal Chawaf développe une oeuvre originale et incandescente, riche aujourd'hui de plus dune vingtaine de titres dont notamment, Cercoeur (Mercure de France, 1975), Le Soleil et la terre (J.J. Pauvert, 1978), Maternité (Stock, 1979), Crépusculaires (Ramsay, 1981), Le Corps et le verbe (Presses de la Renaissance, 1992), Le Manteau noir (Flammarion. 1998), L'Ombre (Le Rocher, 2004), Infra-Monde (Des femmes, 2006)Extrait du livre :L'origine falsifiéeAttachés aux bulles lumineuses, nous flottons sur les reflets, nous rêvons de remonter le temps mis par la lumière, d'arriver au point d'où nous vient la vie ; les rayons se propagent sur le sol, s'immergent dans le lac, se réfractent, parcourent l'espace, dirigent l'énergie vers nous ; l'origine nous irise de particules, chaque flèche nous brûle à la vitesse de la lumière, la distance nous étourdit, l'élan nous emporte dans le vertige, nos mouvements s'inversent, évoluent à contre-courant, le rayonnement nous entraîne, la matière se ranime, la trace n'est pas perdue, nous la suivons, les lignes du soleil nous diffusent dans l'ensoleillement comme si nous connaissions à l'avance l'issue de notre corps en poussière qu'absorbera l'éternité dont le jour dans nos yeux nous donne la dimension infinie. Nous contemplons le ciel, nous sento