Le troisième tome de la saga de Sabri Louatah - ou plutôt la troisième saison, tant l'auteur s'inspire des séries - poursuit les répercussions de l'attentat contre le candidat Chaouch et la traque de l'ennemi public numéro un, Nazir Nerrouche, en insistant sur la trame politique et judiciaire.

Ce qui frappe dans les Sauvages, c'est d'abord l'addiction, la frénésie de lecture. Comme le revendique l'auteur, la tétralogie doit beaucoup aux séries américaines. On pense à Homeland pour le suspense et le complot (drôle de hasard, le méchant s'appelle Nazir aussi) et à House of cards pour ses cruels jeux de pouvoir. Chaque tome s'achève sur un climax : attentat, sortie du coma, cette fois on quitte la journaliste Marieke dans une posture périlleuse que l'on ne dévoilera pas.

Louatah s'inspire aussi de Dostoïevski : il y a des Démons dans les Sauvages à travers le complot et la galerie de personnages impliqués, mais aussi des Frères Karamazov pour la fratrie Nerrouche, resserrée autour de Nazir et Fouad comme d'Ivan et Aliocha dans l'affrontement du nihilisme et de la pureté, même si rien n'est jamais si simple.

Au-delà de l'addiction, le plus saisissant est l'effet de réalité qui émane du livre. Louatah dépeint si bien notre époque et son roman est si prenant que l'on a vite tendance à confondre les deux mondes. On se surprend à réagir à la radio évoquant Vigipirate par un évident "ben oui, niveau écarlate pour Chaouch !". Tout se met en place pour le grand final que l'on attend dans une sauvage impatience.
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le 18 févr. 2014

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Ariane d'Auble

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