Lettre ouverte à tous ceux qui n'aiment pas l'école par dedal
Ce livre aurait pu être un excellent témoignage sur les alternatives éducatives dont l'auteur est un pionnier. Malheureusement il se perd en cours de route sur des considérations politiques ou idéologiques qui si elles sont pertinentes quand elles s'adossent à l'expérience mentionnée ci-dessus, le deviennent beaucoup moins lorsqu'elles ne le font pas.
On regardera avec intérêt les relations avec les parents dans la gestion du lycée auto-géré entre refus des élèves, nécessité de rassurer, et bonne entente avec les associations de parent, les considérations sur l'absentéisme et l'usage des drogues, l'expérience des conflits institutionnels au sein de l'administration de l'éducation nationale, la création d'instances indépendantes favorisant l'innovation pédagogique et les ajustements de la vie de l'école à celle des villages en Afrique. Les sujets de réflexion sont nombreux et témoignent d'une expérience riche qui méritait d'être approfondie.
Mais le propos de l'auteur se veut beaucoup plus politique qu'il ne veut bien le dire et dés qu'il s'agit de sujets moins maîtrisés : méthode de lecture, éducation en quartier difficile, les partis pris sans nuance sont de retour, allant même parfois contre la réalité telle que décrite dans les passages précédents. Ainsi il est préconisé dans l'autonomisation des établissement d'impliquer les parents dans la gestion alors qu'il est dit quelque page plus tôt que cela compliquait la relation professeur élève et qu'il serait préférable que les individus s'occupent d'établissement non liés à leurs enfants.
Plus grave encore lorsqu'on arrive aux marges du livre : petites phrases justifiant les relations amoureuses élève-professeur, implications politiques douteuses en Afrique qu'on devine malheureusement intéressées,... l'auteur ne fait rien pour que son message porte là où il aurait pu faire bouger une institution débordée et des pratiques pédagogiques inadaptées.