Trois tours et puis s'en vont

Laurent et Romain n'auraient jamais dû se rencontrer. Le premier a grandi dans une famille aisée et cultivée tandis que le second, sans grand bagage scolaire, est passé d'une famille d’accueil à une autre. Ils n'ont pas grand chose en commun à part peut-être d'avoir eu chacun une mère « démissionnaire » et surtout la vie qui leur a fait faire les mauvais choix. Ils partagent maintenant la même cellule de prison.

Cette situation, aussi difficile soit-elle, signifie-t-elle forcément abattement et découragement ou peut-elle être l’occasion de réfléchir et d’en tirer le meilleur parti pour rebondir et tenter de trouver le bonheur ? C'est une question de chance et de rencontres mais aussi de volonté. Rien n'est jamais gagné d’avance.

Ce premier roman est consacré de façon documentée au milieu carcéral. Les expériences et le quotidien des deux prisonniers, plutôt attachants, sont non seulement crédibles mais ils sonnent également juste. D'une écriture sobre et fluide, elle décrit un milieu rude où culpabilité, isolement, ennui et violence sont récurrents.

Presque à contrepied, je dirais, l’auteure prend le parti de l'humanité, de la bienveillance ou encore de l'amour inconditionnel de quelques proches, les personnages toxiques passant au second plan. C’est ce qui rend le roman résolument optimiste et si agréable à lire. Je vous le conseille.