Le livre est excquis, suave, et son écrivain un génie véritable. J'ai réussi la plupart du livre à me défaire de l'idée que notre héros et narrateur au point de vue subjectif passait son temps à violer une jeune nymphette de 12,13 ans. Car là n'est pas, à mon sens, le principal intérêt du livre. Ce n'est peut être pas non plus l'histoire, qui alterne habilement les rythmes lents et frénétiques au fur et à mesure du road trip américain que mène notre Humbert sombre aux délicates manies. Non, ce qui m'a subjugué, c'est l'écriture, cette façon de nous présenter chaque chose, avec une préciosité maniaque. Chaque phrase de ce livre est à relire deux fois tant elle procure un orgasme littéraire pur.
Les 10 étoiles ne sont pas atteintes, à mon sens, car je me suis ennuyé sur une grande partie du livre, à vrai dire la plupart de la deuxième partie au cours de laquelle notre héros cède au vice. Il a alors été plus dur pour moi de me plonger dans ses pensées à mesure qu'Humbert bombarde sa jeune compagne à coups de métaphores toutes plus fleuries les unes que les autres.
L'oeuvre semble décalée dans le temps, sortie en 1955, elle aurait pu décrire un monde plus vieux d'un siècle tout au moins, tant la préciosité d'Humbert Humbert est poussée à son paroxysme. Tant et si bien que je fus étonné à chaque fois qu'il tombait sur toute trace de modernisme à l'américaine.
Un grand classique, qui ne doit pas rebuter ni par sa forme, ni par son fond. Vous apprécierez autant Humbert que vous condamnerez (comme lui), ses noirs désirs. Et puis, çà vous expliquera au moins les paroles de la célèbre chanson d'Alizée.