Lorsque nous étions morts, titre ô combien évocateur, est un objet littéraire étrange. En effet, publié aux éditions Naos, dont la jeunesse est le cœur de cible et les romans à destination de ce public (mais qu'est-ce exactement que la jeunesse en littérature ?... pourrait-on se demander), ce récit est empreint d'un véritable noirceur et de passages tant violents que sexuellement évocateurs.
Les adultes amateurs de romans vampiriques ne pourront qu'y trouver leur satisfaction tant la veine du récit se situe dans la droite ligne des classiques du genre. Noble anglais appartenant désormais aux enfants de la nuit, Lord Josiah Scarcewillow prélève son sanglant tribu sur une humanité victorienne du milieu du XIXème siècle captivée par les progrès fulgurants dont témoigne la première exposition universelle sise à Londres.
Apparemment déshumanisé, il semble retrouver une part de son âme lorsqu'il rencontre la jeune et délicate Abigale. Commence alors une histoire dont les tourments emporteront tous les protagonistes dans leur tourbillon de mort.
La condition de vampire et le passage du temps sont ici interrogés avec talent par Mathieu Guibé. Ce dernier questionne les sentiments de ces êtres qui ont basculé dans les bras des ténèbres et leur souffrance quotidienne. La narration nous invite à changer d'époque et fur et à mesure que se dévide la tragédie et l'impact sur notre vampire n'est pas négligeable. Les drames se succèdent et la noirceur de certains passage offre des moments de tension et de désespoir dont le lecteur averti ne peut que se délecter.
Une très belle surprise qui mérite d'être goûtée à pleins crocs.
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Créée
le 4 avr. 2020
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