"La passion interdite (?) de Louis II et Wagner" :
De ce titre un peu racoleur rayon roman de plage, l'auteur se gausse d'un sujet à controverse mais surtout d'un éclairage nouveau; ce n'est malheureusement pas le cas.


Les historiens sont certes frileux à l'idée d'assermenter qu'une relation amoureuse à existé entre les deux hommes et la démarche d'aller se plonger dans les quelques six cents lettres qu'ils se sont échangées est tout à fait pertinente en ce sens :
le travail de recherche de l'auteur est fourni, le croisement des sources rigoureux.


Le livre aurait pu s'en tenir uniquement à cette correspondance et même aller beaucoup plus loin dans son observation tant les propos sont exaltés. Une simple chronologie (qui est en fin de ce livre) aurait suffit au lecteur pour remettre en contexte les quelques événements historiques mentionnés dans ces lettres.


C'est là où le livre aurait pu finalement apporter cet "éclairage nouveau" : un livre du point de vue strictement historique ? Redondant. Analytique ? Nietzsche s'est chargé du "cas Wagner". Louis II et sa poésie ? Walt Disney l'a pillé, copié, parodié.


Qu'importe, l'auteur a choisi de tout faire.
En conséquence la structure du livre est un désastre : organiser très classiquement en ordre chronologique, des chapitres et sous chapitres à thèmes viennent s'y insérer.
Le résultat ? Une structure d'émission de télévision : dix pages de contenus, deux de récapitulatifs tellement c'est le souk. C'est l'auteur qui est perdu dans son propre livre, le lecteur lui, agacé de lire sans cesse les mêmes choses.


Que dire de l'écriture ? Chacun son métier ?
Quand l'auteur tente sur plus de quarante pages dans son travail d'historienne de nous démontrer et la complexité des personnes et la complexité d'une sexualité et la complexité d'une époque et la complexité politique pour finir sur un "Louis II semblait efféminé, Wagner non, si sexualité il y a eu, Louis II devait être le passif" (véridique ...).


Une vision moyenâgeuse de la sexualité, de la femme et de l'homme sous couvert d'ouverture d'esprit moderne (oui oui), voilà ce que l'on tente de nous vendre quand l'historienne se fait romancière.


Les remerciements m'ont toutefois un peu éclairés :
Après tout, remercier le pape François pour sa vision tolérante de l'homosexualité, quoi de plus à propos pour résumer le sujet de son livre ?


Je suppose que ni l'auteur ni l'éditeur n'ont obtenu les droits de reproduction pour publier les lettres complètes. Dommage. C'est un peu comme l'Eurovision, sans les commentaires, souvent c'est mieux.
Reste "les carnets secrets de Louis II", son journal.

mekail
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le 21 août 2015

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mekail

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