Pour les adeptes de détective charismatique et attachant...

« Mariachi Plaza » est le dernier roman né de la plume de Michael Connelly. Cet écrivain américain est celui dont j’attends avec le plus d’impatience les parutions. Cela fait une vingtaine d’années que j’ai découvert son œuvre et je n’ai jamais eu à m’en plaindre. C’est donc avec enthousiasme et impatience que je me suis plongé dans ce nouvel opus de plus de quatre cents pages. J’avais furieusement envie de découvrir la nouvelle enquête mené par Harry Bosch.

Je ne peux pas rentrer pleinement dans l’intrigue de l’histoire sans évoquer rapidement son héros : Harry Bosch. Il fait maintenant partie des personnages marquants de l’histoire du roman policier américain. De mon point de vue, ce statut est loin d’être usurpé ! Harry est un inspecteur à l’ancienne. Il a des valeurs et y est particulièrement attaché. Mener une enquête, c’est être en mission quitte à être en conflit perpétuel avec la vision parfois trop rationnelle et politique de sa hiérarchie. Son parcours de vie est une accumulation d’épreuves qui offre une fragilité à un personnage charismatique. Je me suis attaché à lui dès ma première rencontre et mon affection à son égard n’a jamais cessé de croître depuis. C’est quelqu’un que j’ai plaisir à retrouver à chacun de ses aventures et que je regrette toujours de devoir quitter une fois le livre terminé.

Bosch enquête sur un « cold case » original. En effet, Orlando Merced était mariachi quand il a été la cible d’une balle. Depuis, il était handicapé. Dix ans après les faits, il est mort. Son affaire fait naître une enquête sur un meurtre datant d’une décennie. La seule pièce à conviction est la balle retrouvée à l’autopsie de la victime. C’est accompagné de sa jeune partenaire Lucia Soto que Bosch part en mission dans une histoire qui semble concerné bien plus qu’un pauvre musicien…

Depuis le début de sa carrière, Harry a connu bon nombre de partenaire. Ils ont été tous différents et certains ont connu une cohabitation avec l’inspecteur plus ou moins longue. Dans « Mariachi Plaza », Michael Connelly nous présente la dernière en date : Lucia Soto. Sa particularité est d’être une « bleue ». Elle offre ainsi une rupture générationnelle avec son acolyte. Leur relation est intéressante. Bosch joue le rôle de maître d’école avec un ton bien souvent paternel. Parallèlement, sa jeune collègue lui apporte un vécu, un point de vue et des concepts différents qui s’avèrent complémentaires de la dimension « old school » du héros. L’auteur ne tombe pas dans la caricature de l’ancien « donneur de leçons ». Au contraire, il présente un duo qui fonctionne et que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.

Comme souvent Connelly offre une intrigue particulièrement dense. Le point de départ de l’enquête ouvre bon nombres de portes au fur et à mesure de la lecture. Il s’y tisse une toile complexe qui ne cesse de faire évoluer les enjeux. Cette capacité à scénariser une affaire aussi complexe sans noyer le lecteur est une belle performance. Malgré le nombre de protagonistes, importants ou de passage, à aucun moment je ne me suis senti perdu. L’auteur arrive à rendre claire et précise sa narration sans pour autant enchainer les pavés d’explication. Le style efficace met en valeur le contenu et alimente le suspense et la curiosité du lecteur en permanence.

Pour conclure, ce nouvel opus est à l’image de ses prédécesseurs : passionnant. Harry est un héros remarquable. La ville de Los Angeles est un décor envoutant dont l’âme transpire de chaque page. Quant à l’intrigue, elle allie densité, originalité et suspense. « Mariachi Plaza » est une ouvrage qui se lit d’une traite et dont on attend le dénouement avec une forte impatience tout en appréhendant l’issue fatale : devoir quitter Harry jusqu’au prochain bouquin. Mais cela est une autre histoire…