Livre très certainement en grande partie autobiographique (d'ailleurs ne lisez pas la page wikipedia de l'auteur qui spoile sans vergogne la fin romancée du bouquin), cet ouvrage raconte en premier lieu l'histoire de ce marin déjà avide de lecture mais sans véritable "savoir", qui décide de prendre complètement en main son éducation à marche forcée afin de séduire une jeune fille de bonne famille.
Le truc c'est Martin quand il fait un truc il le fait pas à moitié. Il se dévoue donc complètement à sa tache, laissant de côté des aspects aussi matériels que le gite et le couvert, et décide très rapidement en cours de route de devenir un grand auteur de littérature, sans compromis.
Car il s'agit ici avant tout, de la lutte d'un auteur, en avance sur son temps, n'acceptant aucune idée préconçue, se trouvant ainsi chassé de son milieu d'origine, sans pour autant être accepté dans celui qu'il convoite.
Au début j'ai été un peu gêné par le côté un peu élitiste du discours (maintenant que j'ai lu 5 bouquins et me suis intéressé à Chopin, regardez comme les autres sont cons par rapport à l'élite), mais très vite on va se rendre compte que la critique n'épargnera personne.
Ce livre est enragé, porté par l'énergie monstre de Martin Eden de début à la fin, tantôt fou d'amour, mort de faim, rempli de haine, mais quasiment toujours en action, avec un seul but : la liberté. La liberté d'aimer qui il veut, la liberté de penser ce qu'il veut, la liberté de vivre comme il le veut.
Cette énergie est présente à la fois dans le personnage, mais aussi dans l'écriture, qui est vraiment en bonheur à dévorer.
Les esprits mesquins, le travail abusif, la pensée unique, et les conventions sociales étant ici présentées comme les plus grands obstacles vers cette liberté, Martin en homme qui a vu le monde, les gens, va essayer de les lever un par un. Que (qui ?) trouvera-t-il derrière ces remparts ?