Il s’agit là du premier opus d’Isabelle Villain qu’il m’est donné de lire. Ça ne sera certainement pas le dernier ! Je remercie l’auteur pour l’envoi de son thriller (à la suite d’un concours gagné sur Twitter) et à la dédicace qui l’accompagne. J’ai tardé malheureusement à publier ma chronique pour des raisons indépendantes de ma volonté et je lui présente toutes mes excuses.


Nous avons ici un bon polar mené tambour-battant sans aucuns temps morts ni descriptions inutiles. On va à l’essentiel et ça n’est pas pour me déplaire. Ça démarre d’ailleurs très fort dès le prologue, avec une scène de violence conjugale des plus brutale. On rentre de plain-pied dans l’ambiance !... Puis, c’est immédiatement suivi par la description un crime odieux qui se passe vingt-trois ans plus tard. Apparemment aucun rapport entre les deux… pourtant…


C’est là que le commandant Rebecca de Lost entre en scène… avec son équipe de choc, elle va mener une enquête sur ce crime et surtout être amenés à décortiquer menu le passé de la victime pour tenter d’y trouver des indices, qui les amèneront, l’espèrent-il à mettre la main sur un coupable...


Mais rapidement, ils vont voir refaire surface une affaire vieille de sept ans qu’ils croyaient bel et bien close, avec un coupable ayant avoué à l’ombre pour un long moment. On repart alors, sur les chapeaux de roues sur tout autre chose.


Grosse remise en question du coup pour cette femme de tête qu’est Rebecca…


Puis, il y a bien aussi ces lettres et appels anonymes qu’elle reçoit et auxquels elle n’attache que peu d’importance. Bref, des pistes à suivre et des remue-méninges à tout va ! On a droit à un vrai festival et j’ai trouvé ça intéressant. Pourquoi ? parce que on nous présente souvent les policiers suivant une enquête à la fois, un peu « plan-plan » finalement. alors que bien souvent plusieurs affaires leur tombent dessus simultanément et ils se retrouvent à bosser sur plusieurs enquêtes en même temps. Ça donne donc au roman une force réaliste certaine. J’ai trouvé ça assez adroit. D’ailleurs on a aussi une belle évocation de la cohésion d’une équipe et de l’esprit d’entraide et de stimulation qui va avec. Ici on n’a pas affaire à un(s) chef(fe) flanqué(e) d’un(e) coéquipier(e) ou d’un loup solitaire. Non, il s’agit bien d’un « collectif » qui avance, soudé, sur le même front. Et même si chacun à sa part de secrets, c’est une petite bande sympathique à laquelle ont peut s’attacher et s’identifier.


Le style est simple mais concis voir brutal. Les scènes violentes de nous sont pas épargnés et pourtant nous ne tombons pas dans le « gore ». C’est un bel exploit qui mérite d’être souligné ! Les sujets abordés sont d’actualité mais encore tabou dans la plupart des cas. Ils sont évoqués ici de manière subtile, sans jugements et sans langue de bois.


Passons au niveau résolution de(s) enquête(s). J’avoue avoir inventé mille possibilités, plusieurs coupables, des mobiles en veux-tu en voilà. Mais j’ai finalement été battue à plate couture avec une fin que je n’ai pas vu venir. Et j’avoue aussi ne pas avoir tout compris sur cette fin là… je reste à me poser des questions…


Et puis, on comprend aussi que toutes les enquêtes n’ont pas de résolution dans ce tome-là. D’ailleurs, il y a eu deux romans auparavant consacrés au Commandant Rebecca de Lost, il y en aura donc aussi après… pas de problème, au contraire !


En revanche, ce qui m’a un peu déçue et ennuyée c’est que malheureusement trop de détails sur les précédentes enquêtes sont donnés et que du coup, je n’irai pas les découvrir, à mon grand regret, ayant déjà les tenants et aboutissants dans ce roman.


Voilà, c’est le seul bémol pour moi, mineur, puisque l’avenir s’ouvre sur de nouvelles aventures de notre héroïne. Et on attend la suite impatiemment…


Je voudrais juste ajouter un mot sur le titre et la couverture. « Mauvais genre » me semble particulièrement bien trouvé. Au départ j’avais compris le titre dans le sens « avoir mauvais genre » c'est-à-dire mauvaise réputation, mauvaise fréquentation ou encore avoir l'air vulgaire… mais ça n’est pas exactement ce sens qui est donné ici. Et le double visage en miroir évoque très bien « le double », la dualité, dont l'un aux contours flous illustrant le sujet à merveille. C’est donc une belle présentation soignée que j’ai beaucoup aimée.


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KrysAline
8
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le 24 avr. 2020

Critique lue 33 fois

Krys Aline

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