J’avais pas mal entendu parler de ce livre lors de sa sortie mais son prix m’avait dissuadé de l’acheter à cette époque-là. Je l’avais un peu oublié et puis il y a quelques mois, je vu dans ma librairie qu’il était disponible au format poche, je me suis empressée de l’acheter.
Ce qui m’a le plus attiré dans ce livre, c’est qu’il parle d’un sujet très peu abordé dans les livres d’histoire ou dans les émissions télé, ce sont les Lebensborn. Littéralement, ce sont des « fontaines de vie ». Dans ces instituts des femmes aryennes (blondes, yeux bleus, grande, aucun juif dans sa famille, …) s’accouplent ou plutôt se font violer par des SS dans le but de créer des enfants parfaits pour repeupler l’Allemagne.
Ce qui m’a le plus surpris dans les premières pages de ce livre, c’est que le narrateur c’est Max qui est encore dans le ventre de sa mère qui a déjà peur de ne pas remplir les critères établis par les scientifiques à sa naissance et surtout il veut naitre le 30 avril 1936, jour anniversaire d’Hitler. Il veut être le premier à naitre de ce programme. J’ai été surprise de voir un nourrisson aussi endoctriner dès ses premiers jours. J’ai été surprise aussi qu’il connaisse autant le double sens de certains mots (« réinstaller » = tuer, « désinfecter »=euthanasier).
C’est un livre qui nous détaille bien ce qui s’est passé dans ces centres mais aussi ce qu’il advient de ces enfants quand ils grandissent. On le voit très bien au travers des yeux de Max. On ne peut s’empêcher d’être indigner par ce que Max nous raconte, toutes les horreurs commises par les nazis que lui ne peut s’empêcher de justifier et de trouver normal.
J’ai eu du mal avec le personnage de Max, c’est un garçon qu’on ne peut s’empêcher de détester parce qu’il trouve normal d’apprendre ce qu’il apprend, ce que font les nazis. Mais en même temps, on ne peut s’empêcher de penser que s’il dit ça et qu’il pense ça, c’est parce qu’il a été endoctriné et pour moi alors ce n’est plus un coupable mais une victime du système nazi. Heureusement en grandissant, à cause des déroutes de l’Allemagne et de sa rencontre avec Lucas, il prend petit à petit conscience que tout ce qu’on lui a appris n’est peut-être pas la vérité. La dernière partie qui se déroule dans Berlin bombardé, est celle que j’ai le plus apprécié parce qu’il y a cette prise de conscience qui n’est pas facile pour lui.
C’est un roman richement documenté, on sent que l’auteur a fait pas mal de recherches pour nous livrer un tel livre.
Pour terminer, je dirai que c’est un livre dur, sur un sujet méconnu, mais c’est aussi un roman magnifique, que je vais garder très longtemps dans ma mémoire.