Agréable voyage

Bien que la première partie ne correspond pas à ce que je pourrais nommer enchantement, les lignes tracées de la main de Madame Nothomb viennent très vite à chatouiller l'esprit, ne serait-ce que par la description de la culture japonaise que l'auteure, de par son passé, connaît vivement. Les passages des deux gouvernantes japonaises, aux personnalités distinctes, sont passionnants à suivre par le fait que celles-ci se trouvent être deux entités antipodiques.

La figure du père qui, par la contrainte de son métier de consul se trouve à être la cause principale de l'emménagement de la famille belge au pays du soleil levant, est aussi fascinante à découvrir et donne envie d'en savoir plus sur l'individu en question (vivement la lecture de "Premier Sang"). En cela, "Métaphysique des tubes" préfigure le dernier écrit réalisé par la romancière. Qu'il est fascinant de constater que certains récits d'antan d'une même élaboratrice bâtissent ceux d'aujourd'hui. Une évolution et un enrichissement bibliographique on ne peut plus émerveillante.

Malgré l'économie de pages, il est possible pour nous autres lecteurs, lectrices, de s'évader à plus de treize-mille kilomètres de là. Les adeptes du voyage et des horizons asiatiques seront très certainement satisfaits de procéder à la lecture de ses mots.

Incompréhension personnelle du côté de la comparaison de l'écrivaine à Dieu, je ne sais si c'est le côté narcissique de l'artiste qui ressort ici ou bien l'idée liée à une doctrine philosophique abracadabrantesque ou tout simplement un fantasme imaginatif signifiant que l'être lui-même est un Dieu car il a la possibilité de créer, je ne déduis car je ne sais...

Quelques mots rares ressortent des phrases et il est plaisant de se laisser guider par sa curiosité en s'arrêtant dans la lecture afin de se renseigner sur la signification de ses mots étranges et inconnus. Un réflexe de décodage qu'il vaut mieux avoir dans chacune de nos lectures vous me direz.

Avant cette brève histoire, il m'était malheureusement arrivé d'être étranger au style de la littératrice belge. Séduit, je me sens prêt à plonger dans une histoire plus longue, plus riche et fournie, car qui dit longueur dit détails soufflant sur les feuillages de la passion nourris par la pluie, ses gouttes de passion.

Je recommande à toutes et tous ce charmant petit livre qui ne manquera pas de surprendre et d'amuser les bouquineurs du fait de l'humour mordant et cynique qui se dégage de ses pages noircies.