Bouquin acheté au Salon du Livre 2012. J'ai eu la chance d'avoir une belle discussion avec son auteur, Monsieur Pierre Bordage, et ainsi d'échanger sur cette oeuvre.
Je dois dire que la couv' et le titre m'ont attirées puisque j'y ai lu instinctivement une critique de la condition de l'employé moderne et soumis.
Après avoir échangé sur ses autres livres, avidement dévorés, Pierre m'a gentiment parlé de cet ouvrage et confirmé mon ressenti.

Ce thème m'a naturellement attiré puisque, jeune homme de 26 ans, fraichement débarqué dans le monde du travail clonesque et, acteur déjà défraichi d'une boîte-à-thunes décharnée, je suis en pleine remise en question.

Envisageant moi même de tout plaquer sans pour autant avoir atteint, comme notre héros, une presque cinquantaine bedonnante (partiellement erroné pour le côté bedonnant), je suis rentré de plein pied dans cette histoire croquante d'un homme qui, se levant un matin, décide de forcer son destin, sa chance, sa femme, sa raison, son boulot, ses amis, bref, tout son monde, et d'envoyer tout ça en l'air.

Je dois dire que je me suis franchement marré et me suis reconnu dans certaines situations que j'ai rêvé dans mes délires les plus fous ? perspicaces ?

Car ce mec (Martial Bonneteau pour le nommer) qui passe pour un fou auprès de tous ceux qui le croisent n'est-il pas doté d'une nouvelle vie exaltante, gratifié d'une renaissance inespérée ; dont le prix à payer est le regard des autres, dur, froid, intransigeant, et surtout, surtout, le regard que l'on se porte à soi-même ? Ce regard qui nous limite, nous contraint et restreint, nous avilit et nous enferme dans une prison normative, bornée de mornes journées répétitives et dénuées de saveur en guise de barreaux : réveil, salle de bain, petit-déjeuner, métro, boulot, dodo. Et bis repetita.
A peine s'accordera t-on, de temps en temps, une jouissance teintée de médiocrité et si vite oubliée.

Alors qu'en est-il ? Chacun y trouvera une source de vérité, d'inspiration ou de délire total.
Quoi qu'il en soit, je passe à mon tour dans cette océan d'indécision, ou chaque homme, femme, parent, enfant naviguera un jour.

Et si je ... ?

Et si Je ?

Merci à Pierre Bordage pour sa disponibilité, sa gentillesse et son talent et merci à moi-même, pour m'autoriser à naviguer, toujours libre et sans carte ; voltant et virevoltant au gré des vents (contraires) sur les rives de la vie.
eyziel
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le 10 avr. 2012

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