Le virus de la liberté a toujours été contagieux

Gloria Steinem retrace son parcours de vie itinérant hérité de son père. Entre les voies empruntées à la rencontre des autres en Amérique, des voix d’hommes et de femmes se sont élevées. Un leitmotiv : le terrain est la plus humble des destinations finales et le voyage l’y conduit, à la rencontre de citoyens ordinaires. Et le voyage commence toujours au pied de son immeuble. C’est ainsi que Gloria Steinem préfère les trajets en taxi à la conduite solitaire. D’origine éthiopienne, ukrainienne ou issu de la classe moyenne blanche, leurs chauffeurs sont une vitrine sociétale fidèle du pays. Si fidèle que les politiques devraient penser à les sonder à la veille d’élections. Histoire de prendre la température. Quant au secteur aérien, il constituait à lui seul un terrain de recherche formidable pour le féminisme en germe des années 70. Comment se fait-il que les hôtesses soient soumises à plus de critères physiques (du tour de taille à la largeur et l'épaisseur du nez, ce qui revient à tenir compte de considérations ethniques) que les pilotes de lignes dont la condition physique est pourtant cruciale ? Comme en réponse à une question posée des années plus tôt, Gloria fut témoin d'avancées notables dans le milieu aérien issues de graines plantées, arrosées par les employées de différentes compagnies aériennes. À commencer par l'ouverture du métier aux hommes ou le droit pour les hôtesses de travailler au-delà de trente ans.
Le récit n'est ni fataliste ni définitif. Gloria Steinem nous apprend que rien n'est immuable à condition que l'on se souvienne et que l'on écoute.
Que l'on se souvienne d'abord. Car ce qui a été peut être à nouveau.
Que l'on écoute ensuite, car ceux qui subissent une quelconque forme de discrimination sont les plus à même de trouver des solutions pour y mettre fin. Et cela est d'autant plus vrai pour ceux qui en subissent plusieurs formes. C'est à cet égard que le racisme et le sexisme ne devraient pas être vaincus séparément. Plus encore, ils ne pourraient pas l'être. Car le virus de la liberté a toujours été contagieux.


Retenons de ce livre que pour quelque voyage que l'on entreprend, il nous appartient, comme Gloria Steinem, de découvrir " (...) avec enthousiasme ce qui était, avec colère ce qui n'était pas, et avec passion ce qui pourrait être".

Pauline_LT98
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le 27 août 2020

Critique lue 37 fois

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