Le terme de ce livre, je n'en vois pas d'autre, c'est de se tuer puisque la civilisation est à la fois mensonge et crime. Je ne parviens pas à imaginer un monde dans lequel aucun acte inaugural/instituant ne prendrait place sauf d'instituer ma propre mort. J'aurais voulu ne pas noter le livre, parce qu'il ne manque pas de délicieux passages, seulement, en dernière rigueur il n'offre que la folie (l'être détaché d'absolument tout) ou la mort.
De façon claire, l'auteur nous indique qu'il nous faut devenir des sortes d'errants pour ne participer, en aucune façon, au crime que nous portons. Comme si nous, humains, par notre capacité congénitale à produire de la civilisation portions, en même temps, le crime le plus infâme. L'errance ne se conçoit pas, chez l'auteur, comme une sanction venant punir notre tare originelle, simplement, cette errance est la seule solution (ou bien le suicide, jamais proposé pourtant).
Une dernière chose que l'on pourrait dire, la forme sociale (si le mot "social" a encore du sens dans le néo-orphisme) souhaitée, d'errer dans un monde délabré, conviendra peut-être à l'avenir que les collapsologues autant que les puissants nous proposent.
Au moins, je suis prêt.