La Mégaversité Américaine est un gigantesque complexe universitaire accueillant des dizaines de milliers d'étudiants. Ces derniers suivent leurs cours, mangent, dorment et s'amusent dans les énormes tours et ailes qui composent la MA.
Bud Redfield est un enseignant qui a obtenu un poste à la Mégaversité. Il nous raconte l'année universitaire qu'il y a passé, nous décrit les étudiants qu'il a rencontré, les situations cocasses de la vie estudiantine dans la MA, les catastrophes qui jalonnent les semestres.
On fait ainsi connaissance avec John Wesley Fenrick et Ephraïm Klein, colocataires qui se mènent une guerre acoustique, armés de leurs chaînes hi-fi respectives.
On rencontre Sarah Jane Johnson, présidente du Conseil des étudiants, aux prises avec la fraternité masculine des Terroristes car elle ne veut pas se soumettre à leurs bizutages sordides.
On découvre Casimir Radon, la trentaine, qui a économisé pour se payer des études supérieures de physique. Il se retrouve dans l'univers fou de la Mégaversité alors qu'il est plus compétent que ses professeurs.
Il y a également Virgil Gabrielsen, le génie de l'informatique, officieusement engagé par l'administration pour éradiquer le Ver, virus qui ronge le système informatique de la Mégaversité.
Il y a aussi Fred Fine, joueur invétéré de jeux de rôles grandeur nature, président du Club Ludique Associatif Mégaversité de Simulation, qui ne sait plus faire la différence entre réalité et fiction...

Dans Panique à l'université !, Neal Stephenson raconte donc le quotidien d'un panel d'élèves confrontés à la vie folle au sein de la Mégaversité. Ce roman n'a pas vraiment de scénario. C'est plutôt une succession de situations parfois grotesques, souvent amusantes, quelques fois horrifiantes ou exaspérantes. Mais elles permettent de comprendre ce qui va amener la fin de la Mégaversité.
Quiconque a mené des études universitaires se remémorera ses expériences. Car bien qu'évidemment caricaturale, la Mégaversité a beaucoup de points communs avec une université ordinaire : lourdeur des démarches administratives, UV obligatoires mais inutiles, règlements intérieurs stricts des logements qui ne sont pas respectés, difficultés de la vie en colocation, fêtes étudiantes qui tournent mal, groupes d'étudiants stupides...
Les personnages eux-mêmes sont des archétypes exagérés de la faune peuplant une université : la jeune étudiante modèle participant à la vie de l'université mais que beaucoup déteste, les joueurs de jeux de rôles qui semblent déconnectés de la réalité, les autistes de l'informatique, les étudiants meilleurs que leurs professeurs, les fêtards invétérés, les machos bizuteurs, les groupes de pimbêches aux crânes d'œufs...

Avec cette mixture, Neal Stephenson nous livre un roman somme toute ordinaire. Un roman amusant, qui arrache maintes fois des sourires, mais qui ne transcende pas le lecteur. C'est à mon avis le moins bon des romans de Stephenson traduit en français.
À réserver aux fans de l'auteur.
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le 19 déc. 2010

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