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De Lydie Salvayre j'avais lu avec beaucoup de plaisir La Médaille, texte rageur et enchanteur sur le monde de l'entreprise. Du coup, quand j'ai vu Passage à l'ennemie dans un bac, je me suis jetée dessus. Sans même lire le résumé. J'ai eu raison, parce que fondamentalement si j'avais su à l'avance que ça parlait des délires d'un flic des renseignements généraux, je ne pense pas que je l'aurais pris, alors que là je suis partie avec un à-priori positif et ça m'a aidée. Comme quoi, connaître l'histoire à l'avance, c'est pas génial. Mais en même temps, sans ça, comment voulez-vous qu'on choisisse? Malgré le ménage il reste encore 55 romans dans ma PàL à l'heure où j'écris ce message (bien trop tôt un lundi matin), 55 romans qui ont été soigneusement choisis (ou à peu près). Si je ne lisais pas les résumés, je n'ose imaginer combien de centaines de milliers de pages attendraient sur mes étagères. Plein de petites pages remplies de petits caractères d'imprimerie qui pleureraient « lisez-moi! lisez-moi! » (oui, mes livres me vouvoient, et moi je les tutoie. C'est comme ça, c'est la vie)



Bref, tout ça pour dire que de base, Passage à l'ennemie partait mal et que finalement il ne s'en est pas si mal tiré. Au début, j'étais je l'avoue assez interloquée. Le roman est construit comme une succession de rapports d'un agent des renseignements généraux, ce n'est pas le genre de littérature à laquelle je suis habituée et, par la force des choses, je me suis vite sentie voyeuse, invitée contre mon gré dans la vie de gens qui ne savaient rien de ma présence. Oui, je sais, les héros de roman ne savent pas qu'on est là. Enfin, ça c'est ce qu'on croit. Moi j'adhère à l'hypothèse de Jasper Fforde comme quoi ils le savent très bien, ils sentent parfaitement qu'on les lit et ils se pomponnent à l'arrivée de notre champ de vision. Bref. Ces rapports sont, tout d'abord, hilarants. Le flic, drapé dans sa connaissance du monde, donne un aperçu impayable de ce qu'il imagine être la vie des jeunes de banlieue. Mais, au fur et à mesure que la drogue attaque son cerveau et que son amour pour la jeune Dulcinée augmente, j'ai commencé à m'ennuyer. Parce que les rapports étaient répétitifs, que l'effet de surprise n'était plus là et que, finalement, il ne se passait pas grand chose.



Dommage, ça partait bien, mais finalement ce roman ne restera pas parmi mes préférés, ni même mes bons souvenirs. Malgré un départ sur les chapeaux de roues, il finit en eau de boudin.
Ninaintherain
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le 28 mars 2012

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