Fiche technique

Auteur :

Miguel Torga
Genre : VoyageDate de publication (Portugal) : 1950Langue d'origine : Portugais

Traducteur :

Claire Cayron
Parution France : 1988

Éditeurs :

Arléa, José Corti
ISBN : 9782714305756, 9782869590250

Résumé : La première édition de Portugal de Miguel Torga a paru à Coimbra en 1950. L’ouvrage avait germé dans l’esprit de l’auteur dès le retour du voyage en Espagne, France et Italie – objet du “Quatrième Jour” de La Création du Monde qui devait lui valoir d’être emprisonné pour sa charge contre le fascisme. Dès ce voyage, Miguel Torga avait écarté l’exil et choisi le retour dans sa patrie – “lucidement considérée comme le champ sacré de l’amour et de l’épreuve” –, dont il prévoyait qu’il ne pourrait plus sortir avant longtemps. Grand marcheur, il entreprit alors d’explorer son pays, en vue d’élaborer “un Portugal curieux, bien à [lui], appris par tous les sens et compris dans toutes ses dimensions”. Du nord au sud, du Minho à l’Algarve, en un itinéraire indépendant de découpages administratifs sans signification, Miguel Torga, avec “une érudition acquise par les pieds”, nous livre sa vision du “bariolage de la couverture lusitaine”. De chaque morceau, il veut “déchiffrer les énigmes et concevoir les symboles”. Trás-Os-Montes, où l’on entre en traversant un désert de pierres, est un “Royaume merveilleux” ; les îles Berlengas sont “une flotte alignée et aventureuse cheminant vers l’inconnu” et annonçant le destin maritime de la nation ; l’Estremadura, séculaire terre d’élection des créateurs, devrait être “un parc national pour la préservation du lyrisme portugais” ; le costume traditionnel du campino fournit l’allégorie du Ribatejo : “une ceinture écarlate et fougueuse à la taille du Portugal” ; les figuiers nains de l’Algarve, “où aucun Judas ne pourrait se pendre de remords”, le désignent comme un paradis. L’auteur qui ne sait, au long de ce cheminement, s’il est “vaincu par la signification allégorique ou envoûté par la réalité”, écrit ainsi une “invention du Portugal” (selon la belle formule d’un critique) qui est, en quelque sorte, la part ambulatoire et visionnaire de sa création du monde.