"Les bonnes convictions sont capables de se débrouiller toutes seules"

Les énigmes de l'aube...premier souffle...un titre assez banal bien que plutôt joli. Un résumé qui semble lui aussi annoncer une histoire plutôt quelconque.
Pour ma part, ce sont les enjeux relatifs au genre et au manque d'argent du personnage qui ont suffisamment éveillé ma curiosité pour passer le pas.
Ai-je été déçue ? Pas du tout, et pourtant mes attentes ont été bousculées.


Les 50 premières pages m'ont fait sourire à plusieurs reprises. De nombreux détails très bien trouvés sont disséminés un peu partout, parfait pour découvrir un univers sans en faire trop. Après quelques passages qu'on peut qualifier de délirants j'ai vite compris que mes sourires amusés accompagneront toute ma lecture. Je ne m'attendais définitivement pas à une histoire si drôle. Certains passages humoristiques sont cela dit assez longs pour des raisons qui m'échappent et auraient gagné à être un peu plus brefs. Les notes de bas de pages sont aussi un peu trop présentes et longues à partir d'un moment ce qui fini par sortir de l'histoire et moins amuser une fois qu'on est habitué à ces petites notes.
L'humour réside parfois dans des situations que la subtilité a déserté pour notre plus grand bonheur, souvent dans des remarques sarcastiques nous rappelant à quel point nous trouverions notre monde absurde si nous avions encore des yeux d'enfants.


Quoique, les enfants de ce roman se comportent et s'expriment davantage comme de jeunes adolescents que comme des enfants de 9 ans. Cela n'a pas réellement entravé mon plaisir de lecture puisqu'il y a tout de même une différence entre les paroles des élèves et celles des adultes.
D'ailleurs, peut-être que cette impression vient de moi, difficile à dire.


Ces enfants, comme les adultes, ne sont pas d'une grande et complexe profondeur. En revanche, ils sont pour la plupart très touchants. Le style d'écriture très léger joue beaucoup. De quelques mots très simples, souvent enfantins même hors des dialogues, mais utilisés avec parcimonie, il ressort beaucoup de mignon.
J'aurai aimé suivre davantage le couple parental qu'on quitte rapidement après s'y être pourtant vite attaché, même si je comprend la démarche de suivre le point de vue d'Anyelle.


L'emploi d'expression légères ne masque pas le travail effectué. On le ressent à travers les néologismes, les "gags impossibles" qui ne marchent que parce que nous lisons un livre, les jeux sur la ponctuation, les dialogues absurdes mais précis entre les professeurs...
J'apprécie également la façon dont des notions autour de la science et de la connaissance sont glissées à quelques endroits sans être centrales.


Les moments calmes et de tensions ne sont pas délaissés.
Les descriptions de paysages mélangent assez bien les émotions, la pure description et le développement de l'univers (en particulier de son passé) et ne sont pas trop longs.
Quant aux passages d'action et de tension, c'est ce qui m'a parut le plus prévisible mais ces événements ne sont jamais sans conséquences et certaines conséquences sont très prenantes.


Je vois 2 points qui m'ont vraiment dérangés.
Le premier est le manque d'explications claire sur l'organisation géographique du territoire.
J'aurai vraiment aimé savoir si les noms renvoient à des villes, des régions...Savoir que certains lieux sont à une grande distance des héros m'aurait par exemple permis de m'impliquer en anticipant que cela représente une étape importante.


Le second point concerne le traitement de la présence d'une fille pauvre dans une école de garçons... non pauvres. Je m'attendais à quelque chose de central, et d'assez dur. Ce n'est pas le cas. Ce n'est un réel problème qu'à certains moments importants, mais Anyelle semble plutôt bien supporter la moquerie la plupart du temps, et quand cela devrait être obstacle il est franchis sans trop de difficulté.
Quelques élèves sont issus de famille bien plus aisées que les autres mais ils sont peu, les autres élèves n'ont pas l'air plus fortunés qu'Anyelle, on en parle a peu près jamais, je ne comprend pas pourquoi ce sujet s'est retrouvé sur la quatrième de couverture.


Je m'attendais donc à une histoire assez banale mais sérieuse et portant sur 2 sujets précis, et je me suis retrouvé embarquée dans une histoire pleine de créativité, d'humour et qui ne traite que peu les sujets en question. Même le titre fade prend vite du sens ! J'avais de quoi être déçue...
Pourtant j'ai été séduite.

Matehaki
7
Écrit par

Créée

le 15 sept. 2020

Critique lue 463 fois

1 j'aime

Matehaki

Écrit par

Critique lue 463 fois

1

D'autres avis sur Premier souffle - Les énigmes de l'aube

Du même critique

Hikaru no Go
Matehaki
7

Pour l'amour du Go

L'animé est loin d'être exceptionnel et il est très imparfait, mais quelques éléments menés brillamment le font sortir du lot. Je vais commencer par les défauts, je les trouve assez courants et pas...

le 22 août 2019

3 j'aime

Marriage Story
Matehaki
7

"Il aime tout ce qu'on est censé détester"

Un film selon moi très réussi sur un sujet pourtant souvent porté à l'écran. Ici on aborde le divorce ni comme un moment difficile à passer qui n'aura aucune conséquence négative, ni comme un gouffre...

le 13 déc. 2019

2 j'aime

Sliders : Les Mondes parallèles
Matehaki
5

Une série inégale

Sliders c'est parfois du très bon, parfois du n'importe quoi. Il y a assez peu de constance, ce qui ne facilite pas la rédaction de cette critique. Si une bonne série c'est de bons personnages...

le 2 janv. 2019

2 j'aime

2