Ici, pas de consignes de bas étage. On est dans l'émotion mystique, cette contemplation de l'Amour de Dieu qui transcende tout. Jean appelle ses destinataires « mes petits enfants », ce qui lui donne a priori le rôle d'un grand-père affectueux. Jean invite ses disciples à s'abîmer dans l'amour divin qui s'est manifesté par l'envoi de Jésus pour sauver les hommes.
Jean insiste sur l'aspect familial de la divinité et de l'Amour : Jésus est bien le Fils (Unique) du Père. Cette parole paternelle a quelque chose d'incandescent qui dépasse les prescriptions datées et localisées dans l'espace-temps. Toujours en mystique, la réitération de l'affirmation que le monde est entièrement mauvais, et que le bon chrétien est donc, ipso facto, en-dehors du monde. Le Diable est maître de ce monde, et se manifeste par le péché et les faux prophètes.
Aussi n'est-il pas étonnant que les antéchrists se multiplient. La fin est proche.
Après ces braises qui fascinent, redescendons : l'Eglise s'est fondée sur cette épître pour établir la distinction entre « péché véniel » et « péché mortel », distinction qui a entraîné toute une casuistique de la pénitence, du pardon et des indulgences.
Brûlant.