Desperate Housewives version béret - baguette

Pascale Fonteneau nous emmène sillonner un quartier pavillonnaire où apparaissent des cadavres sur fond de ragots.


L’histoire commence quand Henri Frot part en « patrouille » avec un de ses voisins, Robert, mais celui-ci est anormalement en retard… Suite à l’agression d’une femme de ménage du quartier, les habitants ont décidé de former des patrouilles de surveillance pendant la nuit. Henri est un homme sans histoires : au chômage, un peu mou et déprimé ; son épouse l’a quitté ou plutôt a disparu quelques mois plus tôt, en lui laissant juste une lettre lui reprochant son apathie. Un soir, lors de leur tournée nocturne, ils vont tomber sur un cadavre. Henri, plutôt lâche, n’osant pas dire non à son collègue de patrouille va l’aider à se débarrasser de ce corps gênant. À partir de là, Henri va se retrouver au centre d’une spirale infernale, avec de nouveaux macchabées, des ragots, des confidences étranges de la part d’une voisine. Il a l’impression d’être surveillé. Il se rend compte que son « ami » Robert lui a menti depuis le début. « Henri avait choisi la chaufferie, une pièce sans fenêtres, sans horizon, sans aspérités, sans miroir, sans risque de se voir dans le rôle du pigeon qu’il était. Un pigeon humilié de se savoir pigeon. » Il va tenter de comprendre, faire des hypothèses et finira peut-être par découvrir des secrets bien gardés.


Ce roman policier démarre avec un contexte intéressant qui pose des questions au lecteur. Que faut-il penser de ces patrouilles de citoyens ? « Ironiquement surnommées les Patrouilles de la trouille », dans l’œuvre. Est-ce le rôle des civils de remplacer la police dans de pareils cas ? « Oui à la police ! Non à la milice ! » Les dérapages sont-ils évitables ? Peut-on faire confiance aux rumeurs qui circulent ? L’histoire commence sur les chapeaux de roue, et dès le début le lecteur essaye de retenir les éventuels indices disséminés au fil des pages. Malheureusement, il y a beaucoup trop de flash-back concernant la vie conjugale d’Henri depuis son mariage. Au bout d’un moment, cela devient un peu trop compliqué, trop tiré par les cheveux. Le roman tire en longueur et manque d’action.
La fin est étrange, le lecteur ne sait pas très bien ce qui arrive à Henri et apparemment ce dernier non plus. On aurait aimé quelque chose de plus surprenant, une chute plus étonnante et plus précise. On reste désespérément sur sa faim.
Le cadre spatio-temporel est flou. On ne se retrouve pas bien dans la chronologie des évènements et des pensées d’Henri sur son passé. On est aussi vite perdus dans les allées, les rues, les raccourcis du quartier. L’ajout d’un plan du lotissement aurait été intéressant pour mieux visualiser les scènes.
Par contre, chaque chapitre porte le nom de la rue où il se déroule, ce qui est original.
Le style est direct, plutôt ironique, parfois cynique.
Je recommanderais ce livre pour les amateurs de thriller qui ont l’habitude de démêler des histoires longues et compliquées. Si ce n’est pas votre truc, passez votre chemin.


Pascale Fonteneau est née en France, le 29 avril 1963 en Bretagne, est une journaliste et romancière, auteur de plusieurs romans policiers. Elle vit à Bruxelles où elle réside depuis plus de 30 ans. Elle signe plusieurs ouvrages à la Série Noire à partir de 1992. Elle déclare préférer la branche noire de la littérature. Elle intègre, dans ces histoires, des petits bouts de vies très quelconques qui se font broyer par le destin. Elle a également écrit des livres pour la jeunesse.

LucieBoulvain
5
Écrit par

Créée

le 14 mars 2018

Critique lue 124 fois

Lucie Boulvain

Écrit par

Critique lue 124 fois

D'autres avis sur Propriétés privées

Propriétés privées
Camomille0403
7

Critique littéraire de Propriétés privées de Pascale Fonteneau

C’est en préparation d’une rencontre littéraire que j’ai lu ce livre, pour être très honnête, je n’avais auparavant jamais entendu parler de cette auteure. Peut-être est-ce dû au fait que je ne suis...

le 13 mars 2018

Propriétés privées
Aria_Kss
8

Critique du livre ''Où est passé René'', l'album qui fait voyager dans tout un immeuble

N'ayant pas trouvé le livre que je souhaitais critiquer, je me suis permise de poster la critique sur un autre des livres de l'auteure concernée. Juanito, un jeune garçon d’une dizaine d’années part...

le 13 mars 2018

Propriétés privées
ShannonRenard
5

Critique littéraire sur Propriété privées de Pascale Fonteneau

Pascale Fonteneau, alias Marie Trajan et d’origine française, est née le 29 avril 1963 à Fougères, en Ille-et-Vilaine. Elle s’installe avec ses parents à Bruxelles en 1971. Ensuite, elle est...

le 12 mars 2018

Du même critique

Propriétés privées
LucieBoulvain
5

Desperate Housewives version béret - baguette

Pascale Fonteneau nous emmène sillonner un quartier pavillonnaire où apparaissent des cadavres sur fond de ragots. L’histoire commence quand Henri Frot part en « patrouille » avec un de ses voisins,...

le 14 mars 2018