Pukhtu primo
7.3
Pukhtu primo

livre de DOA ()

Un pavé à déguster lentement mais sûrement

Ce livre et cet auteur ont une belle notoriété, mais j'avoue, je ne connaisais pas. J'ai acquis Pukhtu Primo dans un vide-grenier fin août. Trainé un peu sur ma PAL ; j'avais du mal à l'ouvrir peut-être à cause de son côté ardu que je pressentais. Ardu c'est à dire découvrir un monde et des codes inconnus de cette guerre qui se livre en Afghanistan et dont on parle si peu en France, malgré l'engagement militaire que nous y avons eu jusqu'en 2014. Ici, de ce pays qui se trouve à onze heures de vol de Paris, on en connait que quelques noms : Kaboul, Massoud, Talibans, FATA... Mais quelle réalité se cache derrière tout ça ?


Il y a encore quelques années, on aurait parlé de barbouzes. Mais le temps est passé, et les guerres du Moyen-Orient ont permis l'émergence d'armées privées recrutant des soldats de métiers salariés à la mission, tout ce qu'il y a de légal, comme la fameuse entreprise Blackwater. Des mercenaires des temps nouveaux qui travaillent sous divers drapeaux nationaux avec fiches de paie, à commencer par les Etats-Unis. Ils interviennent là où l'armée de métier préfère ne pas apparaître directement. Et de fait, ils s'octroient des droits de faire et de défaire ce qu'ils veulent. Quitte à financer leurs opérations avec des traffics de drogue et d'armes, et au passage tant qu'à faire, améliorer la solde...


C'est cet univers que présente DOA, auteur français qui préfère rester discret, mais qui présente ici un trhiller à la limite du documentaire. Et on comprend mieux, comment à coups d'éliminations physiques non discréminées, certaines méthodes ne peuvent que retourner les populations civiles contre l'occident... C'est bien écrit, palpitant comme un polar, et on sent que le mec maitrise son sujet. On suit particulièrement un français d'origine Harki qui tente de maintenir un équilibre dans toute cette folie. Folie entretenue par la CIA, mais pas que, les services français ne sont pas en reste. Tout commence par un attentat comme il y en a souvent dans ce pays aride qui vit principalement du pavot et dont les rapports sociaux sont dominés par un code de l'honneur particulier. C'est touffu à lire, mais on en apprend un peu plus sur les dissenssions existantes entre tribus qui vivent dans les FATA, territoires semi-autonomes d'Afghanistan. Quatrième de couv' :


Le terme pukhtu renvoie aux valeurs fondamentales du peuple pachtoune, l’honneur personnel — ghairat — et celui des siens, de sa tribu — izzat. Dire d’un homme qu’il n’a pas de pukhtu est une injure mortelle.
Pukhtu est l’histoire d’un père qui, comme tous les pères, craint de se voir privé de ses enfants par la folie de son époque. Non, plutôt d’une jeune femme que le remords et la culpabilité abîment. Ou peut-être d’un fils, éloigné de sa famille par la force du destin. À moins qu’il ne s’agisse de celle d’un homme cherchant à redonner un sens à sa vie.
Elle se passe en Asie centrale, en Afrique, en Amérique du Nord, en Europe et raconte des guerres ouvertes et sanglantes, des conflits plus secrets, contre la terreur, le trafic de drogue, et des combats intimes, avec soi-même, pour rester debout et survivre.
C’est une histoire de maintenant, à l’ombre du monde et pourtant terriblement dans le monde. Elle met en scène des citoyens clandestins
.


Il y a un deuxième tome que je n'ai pas encore lu, mais ça ne va pas tarder !

Kerven
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Créée

le 28 sept. 2017

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