Rêves d'Utica
6.5
Rêves d'Utica

livre de Roznarho ()

J’ai découvert Rêve d’Utica au salon du livre de Genève, ou son auteur se trouvait en dédicace. J’ai été séduite par la beauté du livre mais l’histoire ne me faisait pas plus rêver que ça.
Au final, j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre que j’ai dévoré en quelques jours, tellement je voulais découvrir toutes les aventures de l’héroïne, Alyss. Commençons avec les points positifs.
Comme je l’ai dit, l’objet livre est vraiment beau avec sa tranche colorée en bleu et cela rend la lecture d’autant plus agréable, tout du moins à mon gout. La plume de l’auteur est travaillée et riche en vocabulaire, en tournures de phrase originales et en jeux de mots intelligents. Le tout est fluide et très agréable à lire.
De plus, le monde créé par l’auteur est tout aussi riche et complexe, avec des lieux et des êtres humains ou robotiques très diversifies. On suit Alyss dans son long voyage a la recherche de la mythique Utica, et chaque chapitre apporte son lot de surprises, de rencontres, de nouveautés. Ce qui s’y passe est souvent cruel mais colle avec l’univers. Comme me l’avait dit l’auteur, le livre s’inspire de l’Iliade et de l’Odyssée, et on retrouve en effet avec plaisir de très nombreuses références à cette œuvre, ainsi qu’à d’autres. Une grande partie du livre se lit comme une épopée, enchainant des aventures parfois sans lien les unes avec les autres, mais nous immergeant complètement dans la quête initiatique d’Alyss.
On voyage aussi beaucoup dans ce livre et on se prend de curiosité pour tous les lieux d’Afrique cités. De plus, il n’y a pas de romance, tout du moins pas envahissante, et ça, ça me plait !


Cependant, même si l’intrigue est palpitante et qu’on a très envie d’en savoir la fin, il y a eu quelques points négatifs dans ma lecture.
Je ne me suis pas beaucoup attaché à l’héroïne, elle me paraissait parfois un peu bancale, mais j’ai beaucoup aimé Pimpin.
Dès le début, on nous dit qu’Alyss a des visions sur son avenir proche. D’ailleurs, à chaque entête de chapitre, on en retrouve une, qui annonce la couleur, souvent de façon très floue mais très poétique, sur ce que va vivre Alyss dans les pages suivantes. Le concept est intéressant, et j’ai pris plaisir à relire ces entêtes, après avoir terminé un chapitre, pour en comprendre bien le sens. Malheureusement, l’héroïne elle-même ne fait rien de ses visions. A deux ou trois reprises, elle dit seulement qu’elle n’en comprend pas bien le sens, mais ça s’arrête là. Alors, quelle utilité ont-elles, si ce n’est peut-être contribuer au portrait d’Alyss, aussi appelée la Rêveuse ? Pour ma part, j’ai surtout eu l’impression que ces visions ne servaient pas vraiment ou que l’auteur n’avait pas trop su comment les exploiter.
Le deuxième bémol de ce livre est, à mon sens, la difficulté à s’imaginer l’univers. En effet, j’ai eu souvent du mal à visualiser les robots (Pimpin notamment) ou les lieux (comme le Ghetto, la pente, l’usine, au début du livre…), ou les actions – les passages que créent Alyss ou Circo, le réseau a la fois matériel et immatériel… L’auteur les décrit pourtant, mais c’est peut-être trop technique ou concis pour que je parvienne à les imaginer. La faute est aussi mienne : je n’ai pas lu de vraie science-fiction depuis plusieurs années et n’y suis plus habituée. Mais justement, j’aurais préféré des descriptions plus accessibles.
Enfin, ma dernière critique concerne la fin. Non seulement j’ai eu du mal à la visualiser



  • la découverte d’Utica, le « combat » entre Alyss et Poséidon -


mais aussi à la comprendre. En effet,


comment Alyss a-t-elle pu être capable de vaincre l’IA, et en quoi était-elle réellement spéciale, puisqu’il semble que ce soit la biopuce dans son cerveau qui lui est permis d’être si douée avec le réseau ?


Pour terminer, je déplore aussi le manque de détails concernant le Grande Guerre et comment exactement le monde en est arrivé là où il en est…


Cela reste cependant une lecture très agréable, qui m’a fait voyager, sourire, m’intéresser à l’Histoire de l’Afrique, et qui m’a mise dans la peau d’une aventurière futuriste.

Créée

le 4 mai 2017

Critique lue 187 fois

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