C'est 6 !

Ça fait un petit moment que je ne mets que des 6... la note "mouais mais quand même" par excellence. Pour ma part, je ne suis pas du tout adepte de mondes post-apocalyptiques, que ce soit Mad Max que je ne n'ai jamais supporté (trop insupportablement kitsch et irréaliste) ou ce route 666 d'un auteur que j'apprécie énormément pour sa pertinence. Eh bien, de pertinence, il n'en est point question dans ce petit volume (tout de même plus conséquent que L'Île des Morts), où le ciel est transpercé par des rubans noirs étranges et qui le resteront et où n'importe quoi peut vous tomber sur la tête en cas de tempête, en particulier des rochers gros comme des pastèques. Ce détail n'est jamais explicité, et c'est assez frustrant. Le roman entier se situe sous le prisme de son héros, un ancien tueur/violeur/voleur de Hell's Angel contraint de briguer sa culpabilité contre une mission impossible qui ne l'est pas tant que ça, mis à part les bandes de motards qu'on ne rencontre qu'à la fin. D'ailleurs, ces bandes de motards semblent incroyablement débiles face à la puissance de feu du véhicule de 10m que pilote Tanner. (Hell de son prénom) Deux bandes entières se font décimer par son blindé antiradiations, à l'aide de lances-roquettes, lances-flammes, couperets, mitrailleuses, jusqu'aux derniers, et alors qu'il ne sont plus que deux en moto (à l'arrière de la "voiture"), il faut qu'ils fassent les timides et montent un stratagème en se planquant à 60 derrière des buissons... débile.
De plus, la fin incroyablement vite expédiée est précédée par une ou deux envolées lyriques que j'ai survolées tant elles ne signifient rien.
Tout n'est pas à jeter mais reste une frustration de ne pas connaître certains détails. Mais en même temps, Zelazny n'est pas un prophète et il s'est acquitté de son roman "Apocalypse" avec une certaine imagination. Ça se lit, mais ce n'est un choc à aucun moment.