Résumé Salut à toi ô mon frère de Marin Ledun
C’est le matin, toute la famille est en train de se préparer pour aller en cours, au travail. Rose se réveille car sa jeune soeur lui demande un T-shirt. Adélaïde, la mère, rentre du travail.


Lorsque tout le monde est parti, Rose cherche son frère Gus mais il n’est pas à la maison.


Avis Salut à toi ô mon frère de Marin Ledun
Se plonger dans un Marin Ledun, c’est à chaque fois avoir quelque chose de différent mais toujours une analyse de la société. Mon premier a été Dans le ventre des mères, mon dernier a été La guerre des vanités. Avec celui-là, cela fait un total de cinq. Je suis loin du compte de tout ce qu’a pu écrire l’auteur.


Ici, nous avons une famille de huit personnes plus un chien et deux chats. Les animaux sont très importants. La famille est atypique. Les parents ne sont pas mariés, la mère n’a jamais voulu. Ils ont trois enfants naturels et trois enfants adoptés, soit quatre garçons et deux filles. Adelaïde, la mère, est un personnage haut en couleur, en butte contre tout et tous. Le père subit plus ou moins le caractère de sa femme. Mais ils sont profondément amoureux. D’ailleurs, cette famille est vraiment soudée. Le lecteur s’en rend compte à la lecture du roman dont l’histoire est racontée par Rose, l’aînée des filles de la famille. Jeune fille très instruite, très littéraire, douce, aimante mais qui détonne par son comportement, très frondeur, qui se révolte, son habillement et sa musique. Elle me fait penser un petit peu à moi. Tous les membres de cette famille sont donc différents mais ce qui les caractérise c’est l’unité, l’amour. Ils se serrent les coudes. Et ils se serreront encore plus les coudes lorsque Gus, jeune adolescent qui a été adopté, sera accusé de vol avec violence. Il n’y a que lui qui a été vu sur les caméras de vidéosurveillance.


Par la voix de Rose, Marin Ledun dénonce le racisme, sous toutes ses formes. Il dénonce ces personnes qui font sentir à des enfants leurs différences et qui ne comprennent pas que l’on peut adopter par pur amour. Racisme également de ceux qui profitent de femmes étrangères pour avoir des relations sexuelles. Il dénonce également les violences conjugales subies par les femmes mais qui restent car on leur fait croire qu’elles sont aimées. Roman qui semble écrit au moment de la Présidentielle. Marin Ledun possède vraiment un humour caractéristique. On s’en rend compte à chaque tournure de phrases ou presque. Il est très facile de reconnaître à qui il peut faire allusion. Les scènes avec la police sont dantesques, surtout que la mère connaît ses droits, défend ses enfants comme une mère poule, quitte à se faire arrêter. Ces phrases sont propices à faire des parallèles avec le cinéma, la littérature et la poésie, mais aussi la musique ou les actualités. On assiste également à un véritable ping-pong verbal.


Avec l’accusation contre Gustave, la famille doit faire face à une petite ville où tout le monde se connait et qui décidé, parce que Gus a été adopté et qu’il est Colombien, qu’il ne peut qu’être que coupable. Les apparences sont trompeuses. Les gens ne vont jamais chercher bien loin. Surtout lorsque la colère est là et qu’un homme est entre la vie et la mort. La presse fait le boulot d’accusation. Et en plus, avec les réseaux sociaux, tout se filme, les gens aiment les drames, le sang, les larmes mais ils sont haineux, même envers un adolescent. Car bien entendu, ce qui est différent est vite catalogué. Les amalgames sont également vite faits. Chez Marin Ledun, les femmes ont énormément d’importance. C’est le cas d’Adélaïde et de Rose, une mère et une fille qui réagissent différemment pour leurs fils et frère et qui vont se trouver, à un moment donné, en colère l’une contre l’autre. Si les femmes sont importantes, les hommes également. Aucun n’est laissé pour compte dans cette histoire.


Le titre du roman fait référence à celui chanté par Bérurier Noir. Marin Ledun possède énormément de références qu’il partage avec nous, nous entraînant dans ce qu’il peut aimer ou détester. Auteur donc à suivre indubitablement. IL va falloir que je répertorie tous les livres que je veux lire de cet auteur.

Angélita
10
Écrit par

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le 7 août 2018

Critique lue 100 fois

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