"Sombre dimanche" est indéniablement un joli roman. On y trouve tous les ingrédients qu'un lecteur à envie de trouver : Un peu d'exotisme, même si la Hongrie des années 70/80 n'est pas une destination de rêve, elle sert de toile de fond historique à une évocation en filigrane de son histoire et notamment l'avant/après du régime communiste. On y découvre aussi un décor symbolique et marquant comme cette maison qui abrite les héros du récit, perdue au milieu des voies ferrées de la gare principale de Budapest. Et puis, éléments essentiels , on fait connaissance avec des personnages ébréchés, un peu décalés, brisés par la vie, qui tentent de se faire une place dans un monde qui ne veut pas vraiment d'eux.
On suit donc la trajectoire de Imre, jeune hongrois partagé entre le devoir familial et le désir de rompre cette malédiction qui voue sa famille à un funeste destin. Coincé dans une Hongrie rêvant à l'Occident, Imre ne se sentira pas mieux dans celle plongeant par la suite dans le libéralisme. Entre une sexualité à épanouir et l'étau d'une famille sclérosante, il essaiera de s'inventer une vie meilleure.
Ca se lit d'une traite, avec plaisir, d'autant plus que cela démarre avec de nombreuses évocations poétiques ou réalistes qui donnent un charme fou à cette histoire. Nous sommes embarqués au coeur de la vie de ces hongrois, à la vie simple mais émaillée de souvenirs souvent mauvais et d'espoirs. Cependant, Alice Zeniter ne m'a pas semblé tenir la distance. La deuxième partie déroule plus rapidement toute une série d'événements, sans trop s'attarder. Le temps file beaucoup plus vite, le charme de la première partie se perd peu à peu au profit d'une succession de rebondissements sans chaleur.
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pilyen
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le 10 avr. 2013

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