Epi assassine son compagnon de beuverie Tanveer Hussein en lui défonçant le crâne à coup de marteau, par jalousie car celui-ci a séduit la femme qu’il aimait, et car il a été témoin de la violence de Tanveer violant et tabassant des putains à l’arrière de sa fourgonnette. Alex, le frère d’Epi, schizophrène toxicomane, essaie tant bien que mal de protéger son frère de l’accusation du meurtre.

Violence, peur, humiliation, douleur, débâcle sans fond : quoique bien écrit, notamment pour nous entraîner dans les détours du comportement et des pensées de deux frères, c’est une lecture sordide et déprimante, et, au fil des pages, je me suis souvent demandée pourquoi poursuivre.

«Non seulement la lecture ne l’intéresse pas, ça la met aussi de mauvais poil. Elle a la sensation qu’on se moque d’elle, qu’on se moque de son incapacité à suivre l’intrigue, qu’elle se perd parmi des colonnes de fourmis noires qui gigotent sous ses yeux sans rime ni raison.»

Plus sérieusement, voici un extrait qui reflète mieux la teneur du livre :

«Epi aimerait tout envoyer en l’air. Tout arrêter, dire à Tanveer que tout cela n’était qu’une blague, pouvoir rembobiner la pellicule sur des mois, des années, des vies. Se réveiller avec une exhortation à sa mère morte, se briser les doigts après avoir traversé murs et toitures et de nouveau être gosse, innocent, avec une vie facile en perspective. Mais c’est impossible.»

Un noir trop glauque pour moi.
MarianneL
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le 2 nov. 2012

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MarianneL

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