Plutôt sur les rails.

Quand on lit plusieurs recueils de Prévert, ça finit toujours par avoir un petit côté répétitif : au plaisir variant de retrouver certains textes, dissimulés entre des nouveautés.
On a toujours ces quelques phrases qui font mouches, cet amour de la ville, des gens...

Après une fois de plus, ce n'est pas le recueil que j'ai trouvé le plus plaisant. Certaines pièces, même si j'ai grand plaisir à les imaginer dans une salle de spectacle, tentant de perdre les spectateurs dans une cacophonie abstraite, finissent par m'ennuyer... seulement parfois c'est un peu lassant d'imaginer ces coupures, citations aléatoires dont on ne sait s'il s'agit d'un réel collage ou d'inventions de l'auteur, qui n'ont pas toujours ce trait dans la plume de Prévert qui en fait toute la saveur.

Sans doute pas un livre par lequel commencer à lire Prévert, mais plutôt plaisant si on aime son écriture. Ici ce sont des poèmes et des spectacles plus abstraits que narratifs (comparé à Paroles par exemple), surtout concernant les pièces en fait. Il y a aussi quelques très courts poèmes ou quelques lignes écrites de la main de l'auteur, mais presque illisibles, qui auraient mérité un sous-titre, si intégrer l'écriture du poète semblait importante.
Ce n'est pas celui où il y a le plus de pièces de théâtre, même s'il y a un certain nombre de spectacles (qui sortent un peu des pièces plus classiques qu'on peut lire de lui), entre lesquels sont intercalés des poèmes et quelques intermèdes qui tissent une toile de citations, qui sont parfois un peu lourdes à lire (disons toutes à la suite, sans qu'il y ait toujours de lien entre elles), bien que quelques phrases restent en tête.