Spider-man
6.6
Spider-man

livre de Peter David ()

Un gars ordinaire ... Et une araignée. Rien de plus !

Je dois d'abord reconnaître que c'est assez bizarre de lire l'adaptation en roman d'un film que l'on a vu et revu depuis plus de treize ans. Lorsque j'ai découvert que le film de Sam Raimi avait été adapté en roman, j'ai tout de suite voulu le lire. Après maintes recherches pour me procurer cet ouvrage qui n'est plus publié depuis des années, j'ai enfin pu entamer ma lecture avec avidité, comme un homme déshydraté à qui l'on donnerait une bouteille d'eau. Oui, j'aime les Origin Story. J'ai toujours trouvé que les origines d'un héros étaient plus intéressantes que ce qu'il devient après. Parce que bon, quand tout part en couille au bout de trois ou quatre histoires, c'est assez vite lassant.


Bref, si vous n'avez pas encore compris, encore plus que les Origin Stories ; J'adore Spider-Man. J'ai toujours adoré Spider-Man, aussi loin que je puisse me rappeler. Et je serais presque tenté de dire que c'est mon super-héros préféré. Bien entendu, j'aime aussi Superman et Batman, mais je trouve que Spidey a une petite étincelle d'humanité et de réalisme qui rend ses aventures plus sympathiques à suivre que ses confrères de DC Comics. Mais j'y reviendrai en temps voulu.


Avant de débuter la critique du livre, petit avis sur les films, ce qui me permettra d'aborder certains points librement. Pour commencer, j'aime beaucoup la trilogie Spider-Man de Raimi. Ces films ont bercé mon enfance, me montrant les responsabilités du héros et les sacrifices que ses activités impliquaient. Le tout enrobé dans de grandes leçons de morale plutôt sympathiques. Puis ensuite est arrivé The Amazing Spider-Man, en tout et pour tout, dix ans après le premier film. Pour dire vrai, moi qui m'attendait à être déçu, je me suis pris une petite claque en découvrant un héros plus ancré dans notre réalité et plus humain, plus vulnérable. Chose que je ne ressentais plus à la vision des films de Raimi ( que j'aimais toujours malgré tout ). The Amazing Spider-Man 2, lui, malgré des qualités évidentes, m'aura plutôt déçu. Maintenant que mon petit retour sur les films est fait, je peux entamer une critique de mes impressions à chaud sur le roman "Spider-Man" de Peter David. Je tiens quand même à vous préciser qu'il y aura pas mal de spoilers.


L'histoire débute après un sympathique prologue nous présentant brièvement Spider-Man. Puis, après un magnifique bond en arrière, nous retrouvons le petit Peter Parker seulement âgé de quatre ans quand ses parents, Richard et Mary Parker perdent la vie dans un accident d'avion. En toute logique, Ben et May Parker, son oncle et sa tante décident de l’accueillir chez-eux dans le quartier du Queens à New-York afin de l'élever comme leur propre fils. Après des débuts difficiles dus au repli sur soi du petit garçon, Oncle Ben, Tante May et Peter parviennent à tisser des liens solides pour unir cette nouvelle famille.


Plusieurs années plus tard, Peter Parker est devenu un lycéen comme tous les autres ... Enfin presque. Il est extrêmement doué mais sa timidité maladive et son manque de confiance en lui ont fait de lui un adolescent introverti, mal dans sa peau et souvent victime des railleries de ses camarades comme Flash Thompson. Peter est tout de même ami avec Harry Osborn, fils du richissime Norman Osborn, le créateur de la grande entreprise OsCorp. Les deux jeunes garçons, tous deux mal dans leur peau à leur manière, l'un pour sa timidité, l'autre pour son manque d'amour évident de la part de son père, sont tous deux amoureux en secret de la belle Mary-Jane Watson.


Mais, le destin frappe lorsque Peter Parker se fait mordre par une araignée génétiquement modifiée. Suite à une métamorphose physique douloureuse, Peter acquiert les capacités exceptionnelles qui feront de lui l'Extraordinaire Spider-Man. D'abord désireux de se venger de ceux qui l'ont humilié puis de conquérir Mary-Jane, Peter va vite se retrouver face aux responsabilités que lui imposent ses pouvoirs.


J'ai clairement adoré ce livre. Il corrige pour ainsi dire la plupart des choses que je reprocherais au film de Raimi. Outre les scènes supplémentaires qui ajoutent plus de cohérence au récit, la psychologie des personnages est également traitée de manière bien plus complexe que dans le film.
Peter Parker est un personnage attachant. Un type bien qui ne veut de mal à personne. Car il sait qu'il peut faire le mal autour de lui avec ses pouvoirs, et plusieurs fois il est tenté, mais il ne le fait pas. Par respect pour les valeurs que lui ont transmises Oncle Ben et Tante May.


Au fond, l'histoire de Peter Parker est autant agréable à suivre que quand il est sous son masque de Spider-Man. C'est pour moi ce qui fait la grande force de ce héros et qui le rend réaliste. Ce n'est ni Superman, ni Batman. Spider-Man, c'est Monsieur Tout-Le-Monde avec ses problèmes de cœur, ses problèmes de fric, ses problèmes de boulot qui part sauver New-York entre deux cours, quitte à être en retard. Et il le fait car c'est son devoir. Point barre ! C'est un jeune homme fou amoureux mais dont la timidité sans bornes empêche tout contact avec l'être aimé. D'abord un adolescent naïf, les épreuves vont finir par endurcir Peter jusqu'au dénouement final où il prend la décision de rejeter Mary-Jane pour la protéger de ses ennemis quand bien même elle lui avoue qu'elle l'aime. Chose qu'il attendait depuis toujours.


Par ailleurs, Mary-Jane Watson bénéficie d'un traitement plus agréable que celui du film. Si ce dernier nous la fait passer pour une cruche qui tombe amoureuse de tous les mecs de l'histoire, ici, chacun de ses revirements demeure parfaitement justifié. En outre, on la voit s'interroger quand à ses sentiments pour Peter assez tôt dans l'histoire. Les passages où elle apparaît sont rafraîchissants bien qu'elle ne soit finalement qu'un objet de jalousie, de désir de la part des protagonistes. Le problème est que la jeune fille est souvent perdue dans ses sentiments, ne sachant pas vraiment qui de Peter et Harry elle aime vraiment. Tout se complique à l'apparition de Spider-Man dont elle tombe éperdument amoureuse. Ce petit triangle amoureux est assez amusant à suivre au cours de l'histoire avec plusieurs répliques cinglantes absentes du film ou encore grâce aux différentes pensées des personnages. C'est même pour ainsi dire l'un des éléments centraux du livre, là où le film le faisait un peu plus passer au second plan.


J'en viens ensuite à Norman et Harry Osborn. C'est de loin les deux personnages les plus intéressants du livre. Norman est un homme d'affaires dur, calculateur, froid et antipathique. Il n'a jamais réellement aimé son fils. C'est à peine si il fait attention à lui depuis sa naissance. Seule compte son entreprise, OsCorp, au bord de la faillite et que seul un contrat juteux avec l'armée des Etats-Unis pourrait vraiment sauver. Puis, lorsque Norman devient le Bouffon vert, sa personnalité change : Norman devient plus faible, plus humain, comme prisonnier de son corps sous l'influence du Bouffon qui ressort de sa part sombre et avide de pouvoir.


Harry Osborn ( qui ignore tout de ce vit son père ) n'a pour ainsi dire quasiment aucun talent hormis le nom de son père et la réputation qui va avec. Il ne fait qu'acheter les gens avant de découvrir l'amitié et la loyauté de Peter Parker. Harry tente d'impressionner Norman par tous les moyens. Notamment en lui présentant son meilleur ami ( qui finit presque par lui voler l'amour de son père pour son génie en sciences ) mais aussi en sortant avec Mary-Jane qu'il utilise presque comme un objet et ce, à la grande colère de Parker.


Mais il y a un point dans ce livre qui m'a profondément marqué. Bien plus que dans le film. C'est l'idée de l'absence paternelle. Peter, Harry et M-J ressentent tous trois ce vide. C'est là le point commun qui finit par les unir.
Peter, car il a perdu ses parents mais aussi le père de substitution que représentait Oncle Ben.
Harry car son père ne l'a jamais aimé et n'est pas présent pour lui.
M-J car son père l'a traitée de moins que rien durant toute sa vie et n'aura jamais pu l'aimer comme un bon père le ferait pour sa fille.


Avant de terminer, j'aimerais revenir sur le style d'écriture de Peter David que j'ai beaucoup aimé. Je tiens à lui tirer mon chapeau pour avoir réussi à me faire rire en lisant une histoire dont je connais déjà chaque réplique sur le bout des doigts. Tout cela en utilisant l'ironie afin de traduire les pensées de chacun de ses personnages. Surtout Peter. A noter également que la plupart des clins d’œil à l'univers Marvel sont très sympathiques. Je vous encourage à les chercher par vous-mêmes.


Je pourrais dire encore beaucoup de choses sur ce livre mais je vais m'arrêter là. Je le recommande à tous ceux qui ont aimé le film. Malheureusement, certains n'y verront peut-être qu'une simple copie du film de Raimi, même si on en est très loin. Je me permets presque de le proposer comme un premier livre intelligent pour ceux qui voudraient découvrir un peu le personnage de Spidey en dehors de la BD. Tout y est pour comprendre ce qu'être Spider-Man signifie pour Peter Parker.


Une vie de joie au début grâce à ses mystérieux dons, mais qui se révèlent être ni plus ni moins qu'une malédiction !


( Merci d'avoir lu jusqu'au bout ! )

Clem_
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Créée

le 30 sept. 2015

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