Publié sur L'Homme qui lit :


Quand l’occasion se présente, j’aime lire des romans écrits en anglais et ce pour plusieurs bonnes raisons. La première, c’est que cela me permet de maintenir un semblant de niveau d’anglais, surtout pour le vocabulaire, la syntaxe et l’orthographe, que je complète par le visionnage tout aussi vorace de séries télévisées, pour maintenir l’oreille. La seconde raison est que je lis moins vite, donc j’ai l’impression de plus savourer ma lecture que lorsque j’achève un roman français en deux ou trois heures. Enfin, la dernière raison, et non des moindres, est que cela me permet de lire des titres qui ne sont pas encore publiés en France, une sorte d’avant première, si l’on peut dire.


Second roman d’une saga d’au moins trois tomes, Stasi Wolf fait suite à Stasi Child, qui avait été publié en France chez Fleuve éditions en novembre dernier et qui a remporté le CWA Endeavour Historical Dagger Award 2016 (un prix de l’association des auteurs de polars). A noter que l’auteur précise en préambule que Stasi Wolf peut être lu de manière indépendante, même sans avoir lu le précédent tome, ce qui est par ailleurs mon cas.


L’histoire se déroule donc en 1975, en Allemagne de l’Est, alors officiellement République Démocratique Allemande (la RDA ou DDR en allemand), territoire issu de la zone d’occupation soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Karin Müller est une officier de la police criminelle de Berlin, la Kriminalpolizei, ou Kripo. Suite à un refus d’intégrer la Stasi, elle se retrouve mise au placard, obligée de gérer des infractions de droit commun.


Quand elle est envoyée dans la ville modèle de Halle-Neustadt pour enquêter sur la disparition de deux jumeaux d’à peine quelques semaines, dont l’un a été retrouvé mort dans une valise au bord d’une voie ferrée, elle n’a pas d’autre choix que d’accepter si elle veut reprendre en main son unité. Aidée d’un technicien de police scientifique et de la police locale, elle va vite comprendre qu’elle n’aura pas les coudées franches pour mener son enquête, car la Stasi lui demande d’enquêter sans faire de vague… Elle sera même chaperonnée par un duo d’enquêteurs du Ministère de la Sécurité d’État, nom très officiel de cette police politique que l’on a appelé la Stasi.


Roman historique mais également polar, ce second roman de David Young réussit à conjuguer avec succès une intrigue qui nous tient en haleine jusqu’aux dernière pages, à un cadre historique inédit, celui d’un régime aux allures totalitaires. Le personnage de Karin Müller est attachant, et plus particulièrement dans cette enquête qui tournera autour de la filiation et de la maternité, sujet qui la concerne à bien des égards. Une lecture originale et captivante, servie par une plume talentueuse et richement documentée.

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le 14 avr. 2017

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Brice B

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