Stranded
Stranded

livre de Jessica Frances (2020)

Terriblement cliché mais divertissant

Publié sur L'Homme Qui Lit :


J’aime bien les bouquins gays, bon d’abord parce que ça me parle un peu plus quand même que les romances hétéro dans lesquelles je m’identifie pas franchement, mais parce qu’en plus il y a toujours une palette de clichés qui me fait bondir pendant ma lecture, juste assez pour que mon côté fleur bleue ne prenne pas le dessus et que je ne me mette pas à rêver de prince charmant et de toutes ces conneries qui n’existent que dans ce genre de romans, précisément. Ça n’est clairement pas de la littérature érotique, disons plutôt un polar romantique, mais si vous êtes allergique à l’idée de lire trois ou quatre pages sur ce que deux mecs inondés d’hormones peuvent faire ensemble dans l’intimité, ne lisez pas Stranded. Bah non.


Un jour je vous ferais un article sur ce blog pour vous expliquer pourquoi je suis dans l’ensemble agacé que la littérature de pédés soit devenue un objet tendance, convoité et exploité par des autrices pour des lectrices, au point finalement de totalement nous déposséder de ce truc qui, sans misogynie aucune, est clairement une affaire de bonhommes.


Nous sommes donc à Midsummer, un petit bled paumé de l’Arkansas où Conner Sherwood est tombé en panne avec sa voiture alors qu’il venait tout juste de débuter un road-trip pour se retrouver avec lui-même et ses milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux. C’est l’introspection américaine 2.0 ça, les enfants. À Midsummer, il n’y a pas grand chose, un gros millier d’habitants, et surtout Rocky Green, sorte d’égérie de Tom of Finland qui t’emballe notre je-suis-romantique-et-je-me-pose-trop-de-questions de Conner après deux œillades dans le bar du village.


Pour parfaire le cliché, Rocky est le shérif local, a une petite fille dont il a la garde et bien-sûr, c’est un cœur de pierre. Quand j’en étais arrivé là, je soupirais en me disant « mais bordel c’est pas possible » tellement dans cette histoire les homos étaient des clichés d’eux-mêmes : le passif superficiel et torturé qui finalement n’est rien d’autre que la fille, et l’actif viril intrépide et insensible dans le rôle du garçon dont il faut ravir le cœur.


Ce qui sauve l’histoire, parce que vous n’allez peut-être pas le croire mais j’ai bien aimé ce bouquin dans son ensemble, c’est que malgré tout, elle est bien écrite, que le développement de l’intrigue tient la route et que la petite enquête policière m’a plu ! Car oui, il suffit que Conner débarque à Midsummer pour que les cadavres s’empilent.


Je n’avais jamais lu Jessica Frances, c’est une autrice qui ne semble pas avoir été traduite en français, qui a publié essentiellement des histoires romantiques hétérosexuelles. Ce titre-là est auto-édité et surtout, il ne coûte que 99 cents sur les plateformes numériques, ce qui est un prix ridiculement dérisoire compte-tenu du travail réalisé par son autrice. Et comme je suis un peu maso et que Stranded est annoncé comme le premier tome d’une saga qui en contiendrait trois, croyez-bien que je lirais la suite.


Stranded, de Jessica Jones, est publié le 29 mai 2020 en auto-édition et disponible sur les plateformes numériques.

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le 30 mai 2020

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Brice B

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