Dans le bus (et ses 14 heures d'autoroute haha), comme je n'arrivais pas à dormir, j'ai lu Sur la route (Kereouac, publié en 1957), ce qui était de circonstance et ce qui tombe bien parce que ça faisait une plombe que j'avais envie de le lire et que tout le monde de mon entourage livresque en tire beaucoup d'enthousiasme etc. J'ai donc lu le rouleau original (avec les vrais noms et pas de censure niark) et je dois avouer avoir à mon tour bien aimé ce fouillis ordonné (oui, je fais des oxymores pourris, qu'y puis-je).
Kerouac + le rouleau
Mais peut-être pas aussi intensément que d'autres.
On m'avait tellement dit que c'est trépidant, sans commune mesure, intense que je m'attendais à être bousculée dès les premiers mots et ainsi ballotée le long de cet interminable paragraphe sans pouvoir rien faire qu'admirer le flot continu, ouvragé et ravagé de la prose de Jack. Eh bien, en réalité, j'ai trouvé le début un peu classique (quoi, ce n'est "que" ça ?) : c'est beaucoup plus linéaire que ça en a l'air et moins déjanté qu'anticipié. Mais au fur et à mesure, on s'habitue au rythme, à la sensibilité du narrateur, à son admiration pour les frasques de Neal ; bientôt, tout devient un peu plus fantasque, un peu plus délire, jusqu'à la virée au Mexique, qui est tout simplement géniale. Des deux que j'ai lu de Kerouac, j'ai préféré Les clochards célestes : c'était plus maîtrisé, peut-être plus conventionnel aussi... Enfin, si "conventionnel" est un adjectif que l'on peut attribuer à Kerouac x) En tout cas, il fallait que je lise Sur la route, ne serait-ce que parce que c'est une sacrée prouesse, il a été encore plus vite que Stendhal pour la Chartreuse de Parme !! Et mon grand-père m'a montré récemment une magnifique machine à écrire dans son grenier, j'ai trop envie d'écrire mon NaNo dessus mais il faut trouver des rubans encreurs ahahah.