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Sylvia
7.6
Sylvia

livre de Leonard Michaels ()

Chose promise, chose due ! Je l'ai lu ce fameux Sylvia qui était dans ma bibliothèque de trucs en retard ! Bon, j'avoue, je n'avais pas envie de l'attaquer parce que j'ai essayé l'an dernier Conteurs, Menteurs du même auteur et je n'ai vraiment, mais alors vraiment pas aimé. On pourrait légitimement se poser la question de pourquoi j'ai acheté celui-ci si je n'avais pas aimé le précédent, d'ailleurs. La seule réponse que je pourrais vous faire est que je suis foncièrement illogique. Ou alors que je l'ai acheté avant de lire le précédent, mais bon bien sûr je n'en suis pas fière. Quoique, parce que si je n'avais pas eu cet élan de « ah il parait que c'est bien cet auteur c'est machin qui me l'a dit » et bien je n'aurais pas lu Sylvia. Et ça aurait été dommage.

Bon, cela dit, franchement, le thème n'est pas très ragoûtant : observons ensemble le mariage malheureux et horrible de l'auteur qui a duré 4 ans dans les années 60. Mais il n'y a de fait pas de voyeurisme dans cette description clinique de la vie commune de deux êtres malheureux. Après un coup de foudre dans une chambre d'étudiant crasseuse, les étapes s'enchaînent de manière limpide, et la seule alternative qui reste au lecteur c'est de hurler « NON LENNY NE FAIS PAS ÇA ! » – succès assuré dans le métro soit dit en passant. Le roman monte en puissance au fur et à mesure jusqu'à un dénouement annoncé dès la quatrième de couverture mais qui surprend tout de même, habitué que l'on est à penser que Sylvia ment pour torturer son mari.

La grande surprise, pour moi, est une qualité d'écriture extraordinaire, qui fait que ce roman se lit rapidement, sans trêve, sans avoir envie de le lâcher et, surtout, sans dégoût aucun ni non plus de cet énervement qui m'est familier lorsque je regarde un personnage faire systématiquement les mauvais choix. Tout est inéluctable, je me suis sentie à la lecture prise dans la même toiel gluante que l'auteur à l'époque, avec un mélange de fascination, d'horreur, de culpabilité mais aussi d'amour immense pour Sylvia, envoûtante et superbe. On ne peut pas s'empêcher de se couler dans la vision misérabiliste de l'auteur qui s'estime responsable de tous les maux du couple (de tous les mots, aussi...) et se dire, par moments, « mais qu'est ce qu'il fout ce crétin? ».

Sylvia est ma bonne surprise du mois, je suis ravie de l'avoir acheté il y a si longtemps, de l'avoir laissé mariner si longtemps, et de m'être enfin décidée à le lire.
Ninaintherain
8
Écrit par

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le 26 mars 2012

Critique lue 257 fois

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