Post-apo, post-humain, mais un peu court (même pour une trilogie)

Avec The Fires of Yesterday, Mark Healy boucle sa trilogie post-apo « Silent Earth » en renvoyant son héros, le « Synthétique » Brant, parcourir les territoires dévastés. Son objectif: trouver la source des épais nuages qui menacent la survie de la vie biologique et de l’humanité.


On pourrait croire qu’avec ce dernier tome, Brant « boucle la boucle » en repartant, seul, dans les immensités. Ce n’est pas tout à fait le cas: il rencontre assez rapidement une autre Synthétique, une chasseuse de primes qui commence par le capturer.


Mais les choses deviennent vraiment compliquées lorsque le duo arrive à Ascension City, la ville où les deux groupes d’êtres artificiels – Ascension et les Maraudeurs – qui se disputent l’avenir du monde vont finir par s’affronter.


Disons les choses ainsi: au niveau de l’action pure, The Fires of Yesterday conclut de fort belle manière l’arc narratif. Mais, personnellement, je me suis un peu senti frustré sur un point particulier: la spécificité de ces « Synthétiques ».


Pour être précis, je trouve dommage que, d’un point de vue narratif, ces Synthétiques ne soit rien d’autres que des hommes et des femmes, mais de métal et de plastique plutôt que de chair et d’os. À force d’humaniser ses androïdes, l’auteur perd le côté exotique de ses personnages.


Au final, il n’y a aucune surprise dans la façon dont Brant, Arsha ou Malyn, la chasseuse de primes, réagissent et interagissent. Ils pensent comme des humains, agissent comme des humains; ils résistent peut-être mieux aux dommages et, bien sûr, n’ont pas besoin de manger.


S’ils avaient été de simples humains qui avaient survécu par miracle à la catastrophe, ça n’aurait pas changé grand-chose. Mark Healy aurait peut-être dû aller plus loin dans la logique « les robots héritent du monde » – un peu comme Charles Stross avec Saturn’s Children.


Mais ne boudons pas notre plaisir: même ainsi, The Silent Earth est une trilogie post-apo tout à fait lisible et même très agréable. En plus, elle est disponible en numérique à un prix très honorable, de l’ordre de US$ 3 par volume, soit moins de $10 pour l’ensemble.

SGallay
6
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le 21 juin 2015

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